Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
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Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Rappel du principe du jeu "inspiration d'image" : Venez ici poster une photo que vous avez prise au détour d'une balade, au cours d'un voyage, dans votre jardin... ou une photo d'un tableau, d'une oeuvre d'art... Une image drôle, originale, émouvante... Chacun pourra à son tour s'exprimer sur cette image en écrivant une phrase ou pourquoi pas un petit texte que lui aura inspiré cette photo !
On peut commencer par citer des mots en vrac (mots qui viennent naturellement à l'esprit au premier regard de l'image) !
Image proposée du 4 jusqu'au 24 octobre
Nouvelle image, nouvelles émotions ! Vous avez 3 semaines pour parler de cette image, des émotions suscitées...
Pays des rêves, pays des songes... Rêve ou réalité ? A vos plumes !
On peut commencer par citer des mots en vrac (mots qui viennent naturellement à l'esprit au premier regard de l'image) !
Image proposée du 4 jusqu'au 24 octobre
Nouvelle image, nouvelles émotions ! Vous avez 3 semaines pour parler de cette image, des émotions suscitées...
Pays des rêves, pays des songes... Rêve ou réalité ? A vos plumes !
Dernière édition par Berangere le Dim 7 Déc - 18:21, édité 4 fois
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Mots en vrac :
Sommeil - enfant - petite fille - nuit - rêves - songes - livre magique - plante - forêt - imaginaire
Sommeil - enfant - petite fille - nuit - rêves - songes - livre magique - plante - forêt - imaginaire
Jazz- Messages : 280
Points : 262
Date d'inscription : 14/06/2014
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Avec un prénom comme le mien, je ne vais pas y couper : ce sera la Belle au bois dormant revisitée
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Moi d'un coup là j'ai été inspirée... Je viens de composer rapidement un petit texte entre prose et poésie revisitant l'histoire de l'Ecume des jours... (c'est l'image de la plante dans le livre qui m'a interpellée...)
Je vous le livre donc.
L’écume des songes
Je vois des choses étranges...
Des licornes montées par des anges
Des cygnes noirs aux ailes blanches
Peut-être n'est-ce qu'un rêve
Un voyage vers un autre univers ?
Allongée sur le divan
Je me souviens
Hier, il y a longtemps
Je ne sais plus
Tout est confus
De mes rêves d'enfant
Peuplés de chimères mutines
Ombres célestes de mes origines
Moi petite fille fragile
Funambule gracile
Sur le fil ténu de la vie
Qui lentement s'évanouit…
Je rêvais de fées espiègles et gracieuses
De lune cendrée et de princesses charmeuses
De papillons bleus au corps argenté
De fleurs géantes aux reflets dorés
Je m'endormais chaque soir d’été
En tenant dans mes doigts chétifs
Mon livre de contes fétiche
Celui où j'aimais me plonger
Avec malice
M'abreuver
Avec délice
Me noyer.
Mon âme se laissait aller
Bercer par les mots sucrés
Enfin j’étais rassérénée.
Immergée dans le pays des songes,
Je me sentais libérée
De ce carcan qui enserrait mes bronches
Et m’empêchait de respirer.
Quelle heure est-il ?
Minuit ?
Suis-je encore en vie ?
Ici ?
Je suis couchée dans mon lit
Seule et affaiblie,
Par cette maladie,
Derrière ces murs
J’entends des murmures
Et des douces paroles
Vague à l’âme bercée par Eole
Mais je n’ai pas peur
Dans l’océan de mon infinie douleur
Les créatures protègent toujours
Avec force et amour
Leur progéniture jusque sa dernière heure.
On dit que la mort rime avec réconfort
Je veux bien lui tendre la main
Pour qu’elle me mène encore sur ce chemin
Là-bas, au loin
Vers l’univers blanc
Des songes d’enfant.
Je suis fatiguée et lasse,
Ma vue se trouble…
J’entrevois le fameux liseron
Œuvre de ma déraison
Je ferme les paupières
Je divague peut-être
Mais je me sens calme
Apaisée et sereine
Les yeux clos, sans dire un mot
Je m’envole pour un dernier voyage
Au pays des rêves tendres, des rêves sages…
Moi l’Elue de l’univers blanc
Où la fée bleue m’attend…
Je vous le livre donc.
L’écume des songes
Je vois des choses étranges...
Des licornes montées par des anges
Des cygnes noirs aux ailes blanches
Peut-être n'est-ce qu'un rêve
Un voyage vers un autre univers ?
Allongée sur le divan
Je me souviens
Hier, il y a longtemps
Je ne sais plus
Tout est confus
De mes rêves d'enfant
Peuplés de chimères mutines
Ombres célestes de mes origines
Moi petite fille fragile
Funambule gracile
Sur le fil ténu de la vie
Qui lentement s'évanouit…
Je rêvais de fées espiègles et gracieuses
De lune cendrée et de princesses charmeuses
De papillons bleus au corps argenté
De fleurs géantes aux reflets dorés
Je m'endormais chaque soir d’été
En tenant dans mes doigts chétifs
Mon livre de contes fétiche
Celui où j'aimais me plonger
Avec malice
M'abreuver
Avec délice
Me noyer.
Mon âme se laissait aller
Bercer par les mots sucrés
Enfin j’étais rassérénée.
Immergée dans le pays des songes,
Je me sentais libérée
De ce carcan qui enserrait mes bronches
Et m’empêchait de respirer.
Quelle heure est-il ?
Minuit ?
Suis-je encore en vie ?
Ici ?
Je suis couchée dans mon lit
Seule et affaiblie,
Par cette maladie,
Derrière ces murs
J’entends des murmures
Et des douces paroles
Vague à l’âme bercée par Eole
Mais je n’ai pas peur
Dans l’océan de mon infinie douleur
Les créatures protègent toujours
Avec force et amour
Leur progéniture jusque sa dernière heure.
On dit que la mort rime avec réconfort
Je veux bien lui tendre la main
Pour qu’elle me mène encore sur ce chemin
Là-bas, au loin
Vers l’univers blanc
Des songes d’enfant.
Je suis fatiguée et lasse,
Ma vue se trouble…
J’entrevois le fameux liseron
Œuvre de ma déraison
Je ferme les paupières
Je divague peut-être
Mais je me sens calme
Apaisée et sereine
Les yeux clos, sans dire un mot
Je m’envole pour un dernier voyage
Au pays des rêves tendres, des rêves sages…
Moi l’Elue de l’univers blanc
Où la fée bleue m’attend…
Dernière édition par Berangere le Dim 5 Oct - 17:20, édité 1 fois
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Pris par son sommeil, la belle a omis de fermer son livre, et les
Mots l'ont compris, qui se rassemblent et s'apprêtent à former la plus longue et plus terrible des phrases que seule une révolution leur permettra de crier. .. En une heure, le livre va tomber et jeter sur le monde ces colonnes endiablées, écrivant probablement là le début d'une histoire née d'une mise à mort.
Mots l'ont compris, qui se rassemblent et s'apprêtent à former la plus longue et plus terrible des phrases que seule une révolution leur permettra de crier. .. En une heure, le livre va tomber et jeter sur le monde ces colonnes endiablées, écrivant probablement là le début d'une histoire née d'une mise à mort.
Carca- Messages : 1212
Points : 1174
Date d'inscription : 29/09/2014
Localisation : proche de l'arbre de la Boddhi
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Ton texte, Bérangère, est une douceur sur cette page, un baiser papier qui brille,... de partir... ! Bravo, c'est très beau !
Carca- Messages : 1212
Points : 1174
Date d'inscription : 29/09/2014
Localisation : proche de l'arbre de la Boddhi
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
SUPERBE, petite Elfe blanche !
Il faudrait mettre ce magnifique texte, en musique !
Une voix douce pour les paroles, accompagnée d'une guitare..
Quelle douce mélodie !!
Il faudrait mettre ce magnifique texte, en musique !
Une voix douce pour les paroles, accompagnée d'une guitare..
Quelle douce mélodie !!
Babou- Messages : 1095
Points : 1067
Date d'inscription : 02/06/2014
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Oh bah merci alors, vos remarques me touchent beaucoup !
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Que de douceur dans cette belle poésie Bérangère !
Sandr- Messages : 246
Points : 230
Date d'inscription : 28/08/2014
Age : 47
Localisation : Menucourt
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Je suis a l unisson de mes camarades pour m éblouir de toute la poésie contenue dans ton texte. Que de douceur, que de fantaisie aussi contenues dans ces quelques lignes, la magie des mots et la musique des sons . Quel talent....
Pascale la cigale- Messages : 496
Points : 482
Date d'inscription : 30/05/2014
Age : 60
Localisation : PROVENCE
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
On dirait qu elle dort et pourtant nul souffle de vie ne sortira plus de ces lèvres. Elle s est effacée pour toujours, doucement, tranquillement, comme si l herbe meurtrière qu elle a humée l avait plongée dans le sommeil. Mais c est bien la mort qu elle lui a apportée , placée il y a longtemps dans cet album par un esprit vengeur qui a peut être a présent trouve l apaisement en faisant une nouvelle victime.
Pascale la cigale- Messages : 496
Points : 482
Date d'inscription : 30/05/2014
Age : 60
Localisation : PROVENCE
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
On pourrait mettre ensemble les deux textes de Carca et de Pascale, ils s'harmonisent parfaitement ! Ils sont très beaux aussi.
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
On dirait que Carca et moi sommes un peu la part d'ombre de l'antre des mots !!!!
Pascale la cigale- Messages : 496
Points : 482
Date d'inscription : 30/05/2014
Age : 60
Localisation : PROVENCE
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Le côté obscur de la force peut-être ?!!!!! HIHI!!!!
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Dix ans. Dix longues années s'étaient écoulées, dix années de colère, de haine, de souffrance. Dix années durant lesquelles elle n'avait pas réussi à passer à autre chose, obnubilée par la douleur, l'humiliation. Mais enfin, elle tenait sa vengeance. Sa patience avait été récompensée.
Svetlana contemplait les festivités, un sourire sans joie aux lèvres. Le roi Alexandre avait épousé la jolie princesse d'un royaume voisin. De cette union venait de naître une enfant dont déjà on vantait la beauté. Lorsqu'elle s'avança, on ne remarqua pas tout de suite sa présence. Puis, à mesure que les courtisans avisaient cette belle femme altière cernée d'une aura sombre, le silence se fit, jusqu'à devenir insupportable. Sur le visage de la jeune reine, une expression d'étonnement et d'inquiétude se peignit, mais Svetlana ne s'intéressait pas à elle. Non, elle n'avait d'yeux que pour Alexandre, et elle savourait l'épouvante qui venait de marquer ses traits. Il avait compris que la jeune fille qu'il avait cruellement rejetée une décennie plus tôt venait réclamer vengeance
Elle s'avança jusqu'au berceau et se pencha au-dessus du bébé. La petite fille dormait profondément, indifférente aux événements tragiques qui se dessinaient autour d'elle. Svetlana sourit avant de se redresser.
— Lorsque ta fille rencontrera son âme-soeur, ma malédiction se mettra en marche. Elle vieillira chaque jour d'une année, jusqu'à atteindre un âge trop avancé. Alors, elle mourra, de vieillesse.
— Non ! cria Alexandre tandis que la reine se précipitait pour prendre son enfant dans ses bras et l'éloigner de la sorcière, comme si ce geste pouvait la protéger de la vindicte de la femme.
Une lumière qui semblait constituée de paillettes noires et argentées vint envelopper la reine et sa fille avant d'être absorbée par le corps de l'enfant, qui s'éveilla brusquement. Svetlana tourna les talons et quitta le palais sans que personne cherche à la retenir. Sous le choc, le roi, ses sujets, ses gardes, étaient incapables d'esquisse le moindre geste. La sorcière s'enfonça dans la forêt sans un regard en arrière.
Les années passèrent. La jeune princesse Abigaïl, au prénom prédestiné (il signifie « source de joie »), répandait autour d'elle le bonheur. L'année de ses dix ans, on la cantonna dans une aile du château, entourée de ses suivantes. On lui interdisait de sortir sans une solide escorte féminine. Alors qu'elle entrait dans l'adolescence et commençait, comme toute jeune fille, à penser à son avenir, qu'elle imaginait aux côtés d'un beau prince, Abigaïl réalisa que son père était le seul homme qu'elle côtoyait.
Elle venait d'avoir seize ans et son plus grand rêve était d'assister à un bal. Bien sûr, on le lui avait refusé. Rétive, la jeune fille endormit la méfiance de ses suivantes, qui faisaient de plus en plus figure de geôlières à ses yeux. Une fois tout le monde couché, Abigaïl se glissa sans un bruit hors de ses appartements pour gagner la zone centrale du palais. Là, un bal masqué était donné.
La musique attirait Abigaïl comme la lumière un papillon. Elle s'amusait comme une folle, gracieuse et vive, sans se douter que déjà, un jeune homme ne parvenait plus à quitter des yeux la ravissante créature qui évoluait au milieu de la foule. Essoufflée, Abigaïl finit par s'éclipser pour déambuler dans les jardins.Elle sursauta lorsqu'une ombre apparut à ses côtés. Abigaïl, qui avait retiré son masque, sourit gentiment au jeune homme, qui la dévorait du regard. Levant la tête, elle croisa les yeux sombres qu'il posait sur elle, et ce fut comme si le temps se suspendait. Elle ne réalisa qu'elle s'était levée et avancée jusqu'à lui que lorsqu'ils furent face à face, fascinés l'un par l'autre. Il s'appelait Aurèle, apprit-elle. Toute à la joie de découvrir l'amour, Abigaïl ne songea pas une seconde à dévoiler son identité. Ils se séparèrent sur la promesse de se retrouver, le lendemain, à la même heure.
Le roi avait dû s'absenter pour se rendre aux confins de son royaume. À son retour, sa première pensée fut pour sa femme et sa fille bien-aimées. Celles-ci l'accueillirent avec un sourire sincère qu'il ne remarqua pas, choqué par l'apparence d'Abigaïl. En quelques jours seulement, elle semblait avoir pris plusieurs années. La jeune fille de seize ans avait laissé place à une jeune femme très belle.
— La malédiction, murmura-t-il, effondré.
Il avait cru qu'en gardant sa fille loin de toute présence masculine, il parviendrait à la préserver. Pourtant, en dépit de toutes les précautions prises ces dernières années, Abigaïl avait rencontré celui qui la condamnait à brève échéance.
— Je préfère ne vivre que seize années en ayant pu connaître le tourbillon merveilleux de l'amour que soixante sans éprouver le moindre sentiment, décréta Abigaïl.
Aurèle, qui ignorait que la jeune fille qu'il aimait n'était autre que la princesse maudite dont tous connaissaient l'histoire, fut horrifié d'être celui qui précipitait sa bien-aimée vers la mort.
— Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te sauver ! dit-il avec fougue, une lueur déterminée dans ses yeux sombres, avant de l'embrasser farouchement.
Sa mère était une magicienne puissante. Si elle ne pouvait lever la malédiction de Svetlana, elle pouvait en revanche plonger Abigaïl dans un sommeil si profond qu'elle se trouverait hors du temps et cesserait de vieillir, laissant ainsi le temps à ceux qui l'aimaient de trouver un remède.
La jeune fille n'hésita pas une seconde. S'emparant de la fiole que lui tendait la magicienne, elle en ôta le bouchon et en vida le contenu d'un trait.
— Je t'aime, dit-elle à Aurèle comme déjà, le sommeil voilait son beau regard.
Bientôt, elle fut plongée dans un sommeil si profond qu'elle ne semblait plus respirer. Le roi et la reine, affolés, cherchèrent des signes de vie et furent rassurés de sentir un souffle léger s'échapper des lèvres entrouvertes de la jeune fille. Elle reposait à présent sur son lit, si belle et si fragile qu'Aurèle en eut le cœur serré. S'il échouait, sa princesse, son âme-soeur, resterait ainsi pour l'éternité, à moins qu'on la réveille et qu'on laisse la malédiction accomplir son œuvre mortelle. Il se jura de ne trouver aucun repos tant qu'il n'aurait pas tout mis en œuvre pour sauver Abigaïl.
— Je me rendrai dans la contrée d'Arden pour puiser l'eau de la Fontaine de jouvence. On dit qu'elle a des vertus extraordinaires et que celui ou celle qui en absorbe une gorgée rajeunit de dix années. Il suffit que j'en ramène suffisamment pour qu'Abigaïl puisse en boire une gorgée et contrer ainsi les effets de la malédiction.
— Personne n'est jamais revenu d'Arden ! s'affola la reine. Ceux qui s'y sont risqués ont péri là-bas.
— Rien ne m'empêchera d'y aller, coupa Aurèle en se redressant de toute sa hauteur, dominant par sa stature ceux qui lui faisaient face. Je mourrai pour Abigaïl s'il le faut.
Quelques jours plus tard, Aurèle déposa un tendre baiser d'adieu sur les lèvres de sa bien-aimée. Elle ne souffrait pas et ils avaient tous constaté avec soulagement que le sommeil dans lequel on l'avait plongée contrait les effets de la malédiction. La jeune fille ne semblait pas avoir vieilli depuis qu'elle dormait. Tout espoir n'était donc pas perdu.
Aurèle enfourcha le destrier que le roi avait mis à sa disposition. Il lui fallut près d'un mois pour atteindre les frontières d'Arden. Chaque jour, à chaque instant, Aurèle gardait à l'esprit le sort d'Abigaïl, s'inquiétant de ce qui pouvait se produire en son absence. Il avait personnellement confié à sa mère le soin de veiller sur la belle endormie.
Il franchit enfin la frontière et pénétra dans cette contrée étrange, sur laquelle couraient tant de rumeurs. Arden. Il s'enfonça dans les plaines qui s'étendaient à perte de vue. Lorsque des hommes surgirent et l'assaillirent, Aurèle se battit vaillamment. Désarmé, il sentit le désespoir l'emplir comme il imaginait Abigaïl, plongée dans un sommeil qui ne prendrait jamais fin. Pourtant, les hommes l'épargnèrent. Ils croyaient en des divinités mystérieuses qui leur avaient annoncé l'arrivée d'un étranger et leur avaient commandé de l'aider dans sa quête. Ils l'amenèrent ainsi près d'une petite fontaine à l'aspect modeste. La Fontaine de jouvence. Aurèle remplit plusieurs outres du précieux liquide. Il ne pourrait jamais revenir, aussi ne voulait-il prendre aucun risque.
Il fit le chemin du retour à bride abattue, impatient et angoissé. Bientôt, le château royal fut en vue. Aurèle mit pied à terre et courut aux appartements d'Abigaïl. Un soupir de soulagement lui échappa en la découvrant inchangée, paisiblement endormie. Ému, le cœur empli d'amour, il porta aux lèvres de la jeune fille la gourde dans laquelle se trouvait l'eau de jouvence. Sa poitrine se souleva tandis qu'elle prenait une grande inspiration. Ses paupières se soulevèrent et bien vite, son regard vint se fixer sur les visages souriants des trois êtres qu'elle aimait plus que tout au monde. Se redressant vivement, elle jeta les bras autour du cou d'Aurèle et le serra contre elle en riant et pleurant à la fois.
— Plus rien ne pourra nous séparer, rit Abigaïl. Nous vieillirons ensemble, entourés de nos enfants et petits-enfants. Et peut-être de quelques arrière-petits-enfants.
— Je ne peux pas imaginer plus grand bonheur, murmura Aurèle en la pressant plus fort contre lui.
Svetlana contemplait les festivités, un sourire sans joie aux lèvres. Le roi Alexandre avait épousé la jolie princesse d'un royaume voisin. De cette union venait de naître une enfant dont déjà on vantait la beauté. Lorsqu'elle s'avança, on ne remarqua pas tout de suite sa présence. Puis, à mesure que les courtisans avisaient cette belle femme altière cernée d'une aura sombre, le silence se fit, jusqu'à devenir insupportable. Sur le visage de la jeune reine, une expression d'étonnement et d'inquiétude se peignit, mais Svetlana ne s'intéressait pas à elle. Non, elle n'avait d'yeux que pour Alexandre, et elle savourait l'épouvante qui venait de marquer ses traits. Il avait compris que la jeune fille qu'il avait cruellement rejetée une décennie plus tôt venait réclamer vengeance
Elle s'avança jusqu'au berceau et se pencha au-dessus du bébé. La petite fille dormait profondément, indifférente aux événements tragiques qui se dessinaient autour d'elle. Svetlana sourit avant de se redresser.
— Lorsque ta fille rencontrera son âme-soeur, ma malédiction se mettra en marche. Elle vieillira chaque jour d'une année, jusqu'à atteindre un âge trop avancé. Alors, elle mourra, de vieillesse.
— Non ! cria Alexandre tandis que la reine se précipitait pour prendre son enfant dans ses bras et l'éloigner de la sorcière, comme si ce geste pouvait la protéger de la vindicte de la femme.
Une lumière qui semblait constituée de paillettes noires et argentées vint envelopper la reine et sa fille avant d'être absorbée par le corps de l'enfant, qui s'éveilla brusquement. Svetlana tourna les talons et quitta le palais sans que personne cherche à la retenir. Sous le choc, le roi, ses sujets, ses gardes, étaient incapables d'esquisse le moindre geste. La sorcière s'enfonça dans la forêt sans un regard en arrière.
Les années passèrent. La jeune princesse Abigaïl, au prénom prédestiné (il signifie « source de joie »), répandait autour d'elle le bonheur. L'année de ses dix ans, on la cantonna dans une aile du château, entourée de ses suivantes. On lui interdisait de sortir sans une solide escorte féminine. Alors qu'elle entrait dans l'adolescence et commençait, comme toute jeune fille, à penser à son avenir, qu'elle imaginait aux côtés d'un beau prince, Abigaïl réalisa que son père était le seul homme qu'elle côtoyait.
Elle venait d'avoir seize ans et son plus grand rêve était d'assister à un bal. Bien sûr, on le lui avait refusé. Rétive, la jeune fille endormit la méfiance de ses suivantes, qui faisaient de plus en plus figure de geôlières à ses yeux. Une fois tout le monde couché, Abigaïl se glissa sans un bruit hors de ses appartements pour gagner la zone centrale du palais. Là, un bal masqué était donné.
La musique attirait Abigaïl comme la lumière un papillon. Elle s'amusait comme une folle, gracieuse et vive, sans se douter que déjà, un jeune homme ne parvenait plus à quitter des yeux la ravissante créature qui évoluait au milieu de la foule. Essoufflée, Abigaïl finit par s'éclipser pour déambuler dans les jardins.Elle sursauta lorsqu'une ombre apparut à ses côtés. Abigaïl, qui avait retiré son masque, sourit gentiment au jeune homme, qui la dévorait du regard. Levant la tête, elle croisa les yeux sombres qu'il posait sur elle, et ce fut comme si le temps se suspendait. Elle ne réalisa qu'elle s'était levée et avancée jusqu'à lui que lorsqu'ils furent face à face, fascinés l'un par l'autre. Il s'appelait Aurèle, apprit-elle. Toute à la joie de découvrir l'amour, Abigaïl ne songea pas une seconde à dévoiler son identité. Ils se séparèrent sur la promesse de se retrouver, le lendemain, à la même heure.
Le roi avait dû s'absenter pour se rendre aux confins de son royaume. À son retour, sa première pensée fut pour sa femme et sa fille bien-aimées. Celles-ci l'accueillirent avec un sourire sincère qu'il ne remarqua pas, choqué par l'apparence d'Abigaïl. En quelques jours seulement, elle semblait avoir pris plusieurs années. La jeune fille de seize ans avait laissé place à une jeune femme très belle.
— La malédiction, murmura-t-il, effondré.
Il avait cru qu'en gardant sa fille loin de toute présence masculine, il parviendrait à la préserver. Pourtant, en dépit de toutes les précautions prises ces dernières années, Abigaïl avait rencontré celui qui la condamnait à brève échéance.
— Je préfère ne vivre que seize années en ayant pu connaître le tourbillon merveilleux de l'amour que soixante sans éprouver le moindre sentiment, décréta Abigaïl.
Aurèle, qui ignorait que la jeune fille qu'il aimait n'était autre que la princesse maudite dont tous connaissaient l'histoire, fut horrifié d'être celui qui précipitait sa bien-aimée vers la mort.
— Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te sauver ! dit-il avec fougue, une lueur déterminée dans ses yeux sombres, avant de l'embrasser farouchement.
Sa mère était une magicienne puissante. Si elle ne pouvait lever la malédiction de Svetlana, elle pouvait en revanche plonger Abigaïl dans un sommeil si profond qu'elle se trouverait hors du temps et cesserait de vieillir, laissant ainsi le temps à ceux qui l'aimaient de trouver un remède.
La jeune fille n'hésita pas une seconde. S'emparant de la fiole que lui tendait la magicienne, elle en ôta le bouchon et en vida le contenu d'un trait.
— Je t'aime, dit-elle à Aurèle comme déjà, le sommeil voilait son beau regard.
Bientôt, elle fut plongée dans un sommeil si profond qu'elle ne semblait plus respirer. Le roi et la reine, affolés, cherchèrent des signes de vie et furent rassurés de sentir un souffle léger s'échapper des lèvres entrouvertes de la jeune fille. Elle reposait à présent sur son lit, si belle et si fragile qu'Aurèle en eut le cœur serré. S'il échouait, sa princesse, son âme-soeur, resterait ainsi pour l'éternité, à moins qu'on la réveille et qu'on laisse la malédiction accomplir son œuvre mortelle. Il se jura de ne trouver aucun repos tant qu'il n'aurait pas tout mis en œuvre pour sauver Abigaïl.
— Je me rendrai dans la contrée d'Arden pour puiser l'eau de la Fontaine de jouvence. On dit qu'elle a des vertus extraordinaires et que celui ou celle qui en absorbe une gorgée rajeunit de dix années. Il suffit que j'en ramène suffisamment pour qu'Abigaïl puisse en boire une gorgée et contrer ainsi les effets de la malédiction.
— Personne n'est jamais revenu d'Arden ! s'affola la reine. Ceux qui s'y sont risqués ont péri là-bas.
— Rien ne m'empêchera d'y aller, coupa Aurèle en se redressant de toute sa hauteur, dominant par sa stature ceux qui lui faisaient face. Je mourrai pour Abigaïl s'il le faut.
Quelques jours plus tard, Aurèle déposa un tendre baiser d'adieu sur les lèvres de sa bien-aimée. Elle ne souffrait pas et ils avaient tous constaté avec soulagement que le sommeil dans lequel on l'avait plongée contrait les effets de la malédiction. La jeune fille ne semblait pas avoir vieilli depuis qu'elle dormait. Tout espoir n'était donc pas perdu.
Aurèle enfourcha le destrier que le roi avait mis à sa disposition. Il lui fallut près d'un mois pour atteindre les frontières d'Arden. Chaque jour, à chaque instant, Aurèle gardait à l'esprit le sort d'Abigaïl, s'inquiétant de ce qui pouvait se produire en son absence. Il avait personnellement confié à sa mère le soin de veiller sur la belle endormie.
Il franchit enfin la frontière et pénétra dans cette contrée étrange, sur laquelle couraient tant de rumeurs. Arden. Il s'enfonça dans les plaines qui s'étendaient à perte de vue. Lorsque des hommes surgirent et l'assaillirent, Aurèle se battit vaillamment. Désarmé, il sentit le désespoir l'emplir comme il imaginait Abigaïl, plongée dans un sommeil qui ne prendrait jamais fin. Pourtant, les hommes l'épargnèrent. Ils croyaient en des divinités mystérieuses qui leur avaient annoncé l'arrivée d'un étranger et leur avaient commandé de l'aider dans sa quête. Ils l'amenèrent ainsi près d'une petite fontaine à l'aspect modeste. La Fontaine de jouvence. Aurèle remplit plusieurs outres du précieux liquide. Il ne pourrait jamais revenir, aussi ne voulait-il prendre aucun risque.
Il fit le chemin du retour à bride abattue, impatient et angoissé. Bientôt, le château royal fut en vue. Aurèle mit pied à terre et courut aux appartements d'Abigaïl. Un soupir de soulagement lui échappa en la découvrant inchangée, paisiblement endormie. Ému, le cœur empli d'amour, il porta aux lèvres de la jeune fille la gourde dans laquelle se trouvait l'eau de jouvence. Sa poitrine se souleva tandis qu'elle prenait une grande inspiration. Ses paupières se soulevèrent et bien vite, son regard vint se fixer sur les visages souriants des trois êtres qu'elle aimait plus que tout au monde. Se redressant vivement, elle jeta les bras autour du cou d'Aurèle et le serra contre elle en riant et pleurant à la fois.
— Plus rien ne pourra nous séparer, rit Abigaïl. Nous vieillirons ensemble, entourés de nos enfants et petits-enfants. Et peut-être de quelques arrière-petits-enfants.
— Je ne peux pas imaginer plus grand bonheur, murmura Aurèle en la pressant plus fort contre lui.
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Joli conte, romantique histoire
Smoothy- Messages : 339
Points : 321
Date d'inscription : 04/06/2014
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Je pense que maintenant que le temps n'est pas favorable à la promenade, que j'ai un rhume et que j'ai du temps, je vais profiter pour rattraper les sujets que j'ai loupés sur le forum. A vous de me supporter !! xD
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Je les découvre : nos lettres d’amour échangées, sous forme de longues et fines grappes de fleurs parfumées. Elles sont au cœur d’un vieux livre négligé.
Ainsi, tout d’un coup, en un seul regard, en une seule respiration, les lucioles endormies de ma mémoire se réveillent.
Je suis submergée par des souvenirs d’autrefois :
Nos baisers sous l’arbre aux papillons.
Nos balades, nos rires, nos chansons.
Nos regards énamourés, nos conversations.
Les petits silences partagés.
Nous étions des livres ouverts. Tu incarnais mes secrets.
Une goutte d’eau salée, diaphane, vient éclabousser les fleurs qui n’ont pas perdu de leur odeur.
Je pleure sans m’en apercevoir.
Les souvenirs ne sont pas des étranges créatures ? Créatures aux petites pattes en velcro, qui s’accrochent à chaque chose qui passe, objet ou moment fugace ; les fécondent avec un baiser, et en mode vagabondes, ces choses-là se laissent disperser. Mais ne disparaissent pas. Prêtes à tout moment pour nous faire remémorer. Il ne suffit que d’un déclencheur pour les invoquer.
J’observe les fleurs longtemps, j’hume la nostalgie de ce précieux instant.
Je fini par m’endormir avec la magie de ce souvenir : le tien. Je rêve de toi.
-Gih
-----------------------------------------------------------------------------------------------
Je les découvre : nos lettres d’amour échangées, sous forme de longues et fines grappes de fleurs parfumées. Elles sont au cœur d’un vieux livre négligé.
Ainsi, tout d’un coup, en un seul regard, en une seule respiration, les lucioles endormies de ma mémoire se réveillent.
Je suis submergée par des souvenirs d’autrefois :
Nos baisers sous l’arbre aux papillons.
Nos balades, nos rires, nos chansons.
Nos regards énamourés, nos conversations.
Les petits silences partagés.
Nous étions des livres ouverts. Tu incarnais mes secrets.
Une goutte d’eau salée, diaphane, vient éclabousser les fleurs qui n’ont pas perdu de leur odeur.
Je pleure sans m’en apercevoir.
Les souvenirs ne sont pas des étranges créatures ? Créatures aux petites pattes en velcro, qui s’accrochent à chaque chose qui passe, objet ou moment fugace ; les fécondent avec un baiser, et en mode vagabondes, ces choses-là se laissent disperser. Mais ne disparaissent pas. Prêtes à tout moment pour nous faire remémorer. Il ne suffit que d’un déclencheur pour les invoquer.
J’observe les fleurs longtemps, j’hume la nostalgie de ce précieux instant.
Je fini par m’endormir avec la magie de ce souvenir : le tien. Je rêve de toi.
-Gih
Gih- Messages : 95
Points : 93
Date d'inscription : 04/06/2014
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Whaou comme c'est beau Gih ! Tes mots sont des pétales de rose qui doucement éclosent...
J'espère te lire très souvent.
J'espère te lire très souvent.
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Oui très joli texte poétique Gih ! Avec plein d'images et plein d'émotions.
Jazz- Messages : 280
Points : 262
Date d'inscription : 14/06/2014
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Just a dream, but a marvellous dream !
Carca- Messages : 1212
Points : 1174
Date d'inscription : 29/09/2014
Localisation : proche de l'arbre de la Boddhi
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Comme tous les soirs, elle a peur de s endormir, peur de ce voile noir qui recouvre ses yeux, ses pensées, sa conscience. Pendant quelques heures, elle ne sera plus maîtresse de son corps, elle ne contrôlera plus le cours de son esprit, libre d allée ou bon lui semblera sans lui en avoir demande l autorisation. Pendant quelques heures, elle sera ce petit élément flottant dans un océan de rêves et de souvenirs heureux,ne cauchemars et de leurs ancestrales, elle sera a la merci de l autre, celle qui domine son être tout entier, son double involontaire'
Elle doit trouver absolument une stratégie pour éloigner ce sommeil angoissant, rester lucide, rester aux aguets, repousser cet ennemi de l intérieur. Elle est assise dans son fauteuil, recroquevillée sur elle même, prête a bondir a la première attaque, elle attend parfaitement éveillée, elle croit avoir gagné, elle croit avoir terrasse le dragon, car le sommeil semble la fuir, comme s il avait eu peur de la saisir.
En fait, c était assez simple, il suffisait de vouloir, ou plus exactement de ne pas vouloir. Il suffisait qu elle soit forte, elle dont on avait toujours dit qu elle était une petite chose faible et fragile, elle a qui on n osait rien confier d important, de peut qu elle ne soit pas a la hauteur de la tâche, elle qui n entreprenait jamais rien de peur d échouer, ils seraient tous étonnes quand ils sauraient. Après tout quelle plus belle victoire que celle de l inutile ?
Son souffle s apaisait, devenait plus régulier, elle pouvait enfin entrevoir les premières lueurs de l aube. Encore quelques minutes et l exploit serait réalisé, le pari remporté,un sentiment de puissance et de chaleur envahissait tout son corps, une plénitude bienheureuse, plus de fatigue, plus de défaillance, plus de faiblesse, elle était un roc, elle était une montagne, elle était un sommet pointu dardant ses pics vers le ciel, au delà des nuages, regardant le soleil, épanouie en pleine lumiere. Elle ne sentit rien, même pas la fermeture de ses yeux, même pas l affaissement de son corps dans le creux du fauteuil, même pas ses bras qui se posèrent lentement sur les accoudoirs en cuir, même pas ses mâchoires qui se detendirent, sa bouche qui s ouvrit légèrement laissant échapper un souffle régulier, et elle sombra dans le sommeil.
Elle doit trouver absolument une stratégie pour éloigner ce sommeil angoissant, rester lucide, rester aux aguets, repousser cet ennemi de l intérieur. Elle est assise dans son fauteuil, recroquevillée sur elle même, prête a bondir a la première attaque, elle attend parfaitement éveillée, elle croit avoir gagné, elle croit avoir terrasse le dragon, car le sommeil semble la fuir, comme s il avait eu peur de la saisir.
En fait, c était assez simple, il suffisait de vouloir, ou plus exactement de ne pas vouloir. Il suffisait qu elle soit forte, elle dont on avait toujours dit qu elle était une petite chose faible et fragile, elle a qui on n osait rien confier d important, de peut qu elle ne soit pas a la hauteur de la tâche, elle qui n entreprenait jamais rien de peur d échouer, ils seraient tous étonnes quand ils sauraient. Après tout quelle plus belle victoire que celle de l inutile ?
Son souffle s apaisait, devenait plus régulier, elle pouvait enfin entrevoir les premières lueurs de l aube. Encore quelques minutes et l exploit serait réalisé, le pari remporté,un sentiment de puissance et de chaleur envahissait tout son corps, une plénitude bienheureuse, plus de fatigue, plus de défaillance, plus de faiblesse, elle était un roc, elle était une montagne, elle était un sommet pointu dardant ses pics vers le ciel, au delà des nuages, regardant le soleil, épanouie en pleine lumiere. Elle ne sentit rien, même pas la fermeture de ses yeux, même pas l affaissement de son corps dans le creux du fauteuil, même pas ses bras qui se posèrent lentement sur les accoudoirs en cuir, même pas ses mâchoires qui se detendirent, sa bouche qui s ouvrit légèrement laissant échapper un souffle régulier, et elle sombra dans le sommeil.
Pascale la cigale- Messages : 496
Points : 482
Date d'inscription : 30/05/2014
Age : 60
Localisation : PROVENCE
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
RE: Sommeil (nouvelle image du 04/10/14 au 25/10/14):
DE Charlott: le mer 15 oct 2014: 16h55:
vos textes sont magnifiques vous avez un talent fou, moi ces temps-ci ça ne vient pas.
l'image ne m'inspire pas du tout,en attendant que mes idées viennent,je vais lire pour me changer les idées:
Vous au moins vous êtes inspirés:
DE Charlott: le mer 15 oct 2014: 16h55:
vos textes sont magnifiques vous avez un talent fou, moi ces temps-ci ça ne vient pas.
l'image ne m'inspire pas du tout,en attendant que mes idées viennent,je vais lire pour me changer les idées:
Vous au moins vous êtes inspirés:
Charlott- Messages : 437
Points : 419
Date d'inscription : 15/06/2014
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Oh, oui ! Que d'imagination, que d'inspiration !
DE MAGNIGFIQUES TEXTES !!
DE MAGNIGFIQUES TEXTES !!
Babou- Messages : 1095
Points : 1067
Date d'inscription : 02/06/2014
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Berangere a écrit:Whaou comme c'est beau Gih ! Tes mots sont des pétales de rose qui doucement éclosent...
J'espère te lire très souvent.
Merci, merci beaucoup à tous. Cela me touche énormément. Et bien-sûr que tu vas me lire très souvent Berangere, avec des commentaires comme les tiens je ne peux être que motivée !!
Gih- Messages : 95
Points : 93
Date d'inscription : 04/06/2014
Re: Sommeil (image inspiratrice - archivage des textes)
Bien au chaud sous le doux poids d'une couette de plume, je sens mon corps flotter lentement entre sommeil et éveil.
Dehors, les éléments se déchaînent. Le vent siffle et pousse les branches de notre vénérable chêne contre les fenêtres. L'orage gronde à l'unisson avec les vagues qui se fracassent contre la falaise en contrebas. La pluie crépite sans discontinuer sur le toit.
Étrangement, la tempête qui fait rage me berce.
Je lévite dans les bras tendres de mon lit comme emmitoufler dans un cocon douillet et confortable.
Et mon esprit s'envole, emporté par cette douce torpeur qui m'apaise. Mes songes sont teintés de chaleur et d'érotisme. Je rêve qu'un bel homme me caresse de ses mains un peu rugueuses mais douces et sensuelles. Elles parcourent la courbe d'un sein, la vallée de mon ventre jusqu'à la moiteur de mon entrecuisse. Sa bouche n'est pas en reste et me savoure lentement, tendrement. Elle me suçote le mamelon avec gourmandise, me mordille doucement un point sensible au creux de mon cou. Mon bel amant me chuchote des mots d'amour au creux de l'oreille qui me font me sentir belle et désirable. Il me pénètre délicatement et ses va-et-vient me bouleversent.
Et je me laisse emporter par cette vague de sensualité. Je sens l'orgasme monter inexorablement jusqu'à atteindre les sommets de la félicité.
Puis, peu à peu, je plonge avec délice dans les bras de Morphée qui m'accueille pour cette douce nuit merveilleuse.
Dehors, les éléments se déchaînent. Le vent siffle et pousse les branches de notre vénérable chêne contre les fenêtres. L'orage gronde à l'unisson avec les vagues qui se fracassent contre la falaise en contrebas. La pluie crépite sans discontinuer sur le toit.
Étrangement, la tempête qui fait rage me berce.
Je lévite dans les bras tendres de mon lit comme emmitoufler dans un cocon douillet et confortable.
Et mon esprit s'envole, emporté par cette douce torpeur qui m'apaise. Mes songes sont teintés de chaleur et d'érotisme. Je rêve qu'un bel homme me caresse de ses mains un peu rugueuses mais douces et sensuelles. Elles parcourent la courbe d'un sein, la vallée de mon ventre jusqu'à la moiteur de mon entrecuisse. Sa bouche n'est pas en reste et me savoure lentement, tendrement. Elle me suçote le mamelon avec gourmandise, me mordille doucement un point sensible au creux de mon cou. Mon bel amant me chuchote des mots d'amour au creux de l'oreille qui me font me sentir belle et désirable. Il me pénètre délicatement et ses va-et-vient me bouleversent.
Et je me laisse emporter par cette vague de sensualité. Je sens l'orgasme monter inexorablement jusqu'à atteindre les sommets de la félicité.
Puis, peu à peu, je plonge avec délice dans les bras de Morphée qui m'accueille pour cette douce nuit merveilleuse.
Sandr- Messages : 246
Points : 230
Date d'inscription : 28/08/2014
Age : 47
Localisation : Menucourt
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