L'Antre des Mots
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Ethel écrit son histoire à épisodes !

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Ethel écrit son histoire à épisodes ! - Page 5 Empty Re: Ethel écrit son histoire à épisodes !

Message par EthelXIX Mar 14 Avr - 19:41

Merci Gih ^^ et je suis en train de nous mijoter la suite ^^
EthelXIX
EthelXIX

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Ethel écrit son histoire à épisodes ! - Page 5 Empty Re: Ethel écrit son histoire à épisodes !

Message par EthelXIX Dim 10 Mai - 14:01

8
Le bal de Lady Lovegrove

Ma nuit ne fut pas aussi agitée que les éléments de la veille auraient pu laisser le croire. Le petit déjeuné se fit sans Lord Yardley, qui pour une raison inconnue de tous, avait du sortir tôt. Il réapparut cependant au déjeune, la mine sombre et son regard scrutateur rivé sur ma personne. Je me sentais terriblement gênée. Heureusement Maelwenn vint à mon secours.
-Mes amis, ce matin Lady Lovegrove nous a invité au bal qu’elle donnera ce soir dans son petit manoir londonien. Elle m’annonce que le Tout-Londres sera présent et qu’elle a hâte de faire votre connaissance ma chère Sibyl. Bien sûr, cette chère comtesse n’est pas familière des créatures de la nuits. Il faudra tenir votre langue.
Elle était en train de me parler comme à une enfant qui n’en ferait qu’à sa tête. En même temps, ce devait être un avertissement pour que je contiennes ma nature survoltée qui a tendance à surpasser ma volonté. Je jetais des coups d’œil voilé à Lord Yardley pour voir sa réaction. Il s’enfonçait un peu plus dans son mutisme et ne cessait de m’observer uniquement pour regarder Maelwenn ou Vassago lorsque ces derniers lui adressaient la parole, pas même le majordome et ses plats succulents. Maelwenn repris les mondanités à mon intention.
-Ma chère Sibyl, je vous ai fait faire une robe du dernier chic et bien sûr, vu vôtre jeune âge et le fait que cette année est celle de votre entrée dans le monde, j’ai commandé pour vous les plus merveilleux des accessoires pour cette première saison. Nous devons nous soumettre aux coutumes humaines pour se fondre dans la masse et éviter ce qui pourrait advenir de nous tous si nous étions démasqués.
Un silence de marbre s’installa. Je ne comprenais pas sa nature. Maelwenn balada furtivement son regard sur l’assistance et ayant constaté que tout le monde avait finit se leva de table. Nous l’imitâmes. Mon amie fit prestement le tour de la table pour venir prendre mon bras et m’entrainer à sa suite. Les gentlemans s’inclinèrent poliment. Je ne quittais pas des yeux Obadiah qui s’était détourné pour rejoindre le fumoir. Je note un changement dans son attitude. J’ai une fois de plus perdu un moment où j’aurais pu l’étudier alors que lui l’a fait de tout son soul comme d’habitude mais d’une manière différente, distante, lointaine…
Maelwenn ne cessait de me parler de Lady Lovegrove et de sa beauté ordinaire qu’elle compensait par des toilettes à la pointe de la mode dont les tissus rares étaient importés de France, d’Italie ou de contrée encore plus éloignée comme l’Inde ou d’autres pays orientaux. Sa maison était décoré avec goût mais je devais d’après elle en juger de mes propres yeux.
Caëlrence m’attendait dans ma chambre. Elle m’avait fait préparer un bain chaud parfumé à l’essence de vanille. Ses mains d’artiste (car elle l’était dans son domaine) virevoltaient à la préparation de mes affaires, mes accessoires et autres. Ma femme de chambre avait bien compris que ma pudeur était une affaire importante. Elle me laissa donc me laver seule, respectant mon intimité.

J’étais fin prête. Une odeur douce de vanille et de cannelle m’enveloppait. Ma robe, sublime, était d’un blanc immaculé brodé de perle précieuse et de fine dentelle s’évasant sur mes épaules. La large tournure accentuait mes hanches déjà bien proportionnées et mon corsage aux arabesques en reliefs mettait en valeur mon décolleté plongeant. Décidemment Maelwenn avait un penchant pour les robes osées tout de suite rattrapée par leur magnificence. Caëlrence m’avait bouclé les cheveux. Sa dextérité au fer à friser m’impressionnait. Une tresse enrubannée maintenait mon chignon par je ne sais quelle magie capillaire. Des perles assorties parsemaient ma chevelure, lui donnant une certaine luminosité. Le tout avait un rendu parfait, elle avait même réussit à dompter une mèche plutôt rebelle.
Maelwenn fit son entrée. Sur le coup, je ne l’avait absolument pas reconnu. Seul sa robe et ses manières l’avaient trahi. Ses cheveux d’ordinaire d’une couleur argentée étaient à présent d’un blond platine, ses dents aiguisé envolées et sa peau grisâtre désormais dans des teintes porcelaine. Elle me prit les mains et m’incita à me lever.
-Ma chère Sibyl ! Vous êtes parfaite. Le Tout-Londres ne pourra plus se passer de vous. Vous allez voir tout ces messieurs voudrons danser avec la belle et resplendissante Sibyl Latimer. Celui qui sera votre premier cavalier devra s’estimer très chanceux.
-Merci Maelwenn. Mais je n’ais jamais été présentée à qui que ce soit et vous êtes mes seules connaissances.
-C’est pour cela que mon cher Vassago nous accompagne. Il n’a pas le choix de toute façon.
-Et Lord Yardley ?
Elle minauda avant de me répondre.
-Il est rentré chez lui pendant que vous vous prépariez. Je ne suis pas sûre qu’il sera présent. Même si il a été invité…
Étrangement je fus déçue. Pourquoi en attendais-je tant de lui ? Il m’a quand même plantée à un moment des plus agréable de mon existence… j’acquiesce machinalement et suis mon amie dans la calèche qui nous mènera jusqu’à la demeure de Lady Lovegrove et de sa grande réception. Je dois avouer que l’idée de mon premier bal privé, qui plus est dans la haute société, avec le Tout-Londres pour épier mes moindres faits et gestes et en tirer leurs conclusions et leurs rumeurs m’angoisse un peu. Non, ma pire crainte est que je ne maîtrise pas encore mes pouvoirs ni leur étendue.

Notre véhicule entra par les portes en fer forgé dans des dimensions pour le moins invraisemblables. Le jardin de devant était assez immense pour accueillir le défilé de voiture et malheureusement l’odeur forte des chevaux. Des petits flambeaux, tels des petites lucioles, étaient disséminés dans l’herbe de façon à nous indiquer la route à suivre. La luxure se faisait sentir par l’imposante bâtisse. Un petit manoir avait expliqué Maelwenn. Décidemment, nous n’avons pas la même notion des grandeurs. Les lourdes portes étaient laissées grandes ouvertes pour faire circuler l’air que la foule ambiante rendait pesant. Les dames riaient de leurs rires cristallins, chuchotaient pendant que les hommes parlaient de leurs voix de ténor pour ce faire comprendre entre eux par-dessus ce vacarme à vous faire tourner de l’œil.
Maelwenn sentit ma détresse et quitta le bras de son mari pour me soutenir. Elle lui fit signe de nous frayer un chemin pour nous annoncer à nos hôtes. À cet instant tout s’arrêta l’histoire de quelques secondes. Je ne me sentais plus vraiment dans mon corps. Le lieu aussi avait changé. Le regard de Maelwenn qui à présent était le miens était plongé dans celui de Vassago. Il paraissait un tantinet plus jeune. Nous valsions, tout les trois mais moi dans le corps de mon amie. Puis je revins à moi, happé par la réalité. Je pris une grande inspiration autant que ce fut possible ici.
-Sibyl très chère, vous sentez vous souffrante ?
-Non, ce n’était rien.
Je voulais garder cela pour moi. Je restais encore un peu méfiante vis-à-vis de mon nouvel entourage. Vassago se tenait aux côtés d’un gentlemen plutôt bien portant et d’un certain âge aux rouflaquettes grisonnantes et d’une jeune femme élégante, trop élégante. À la vérité ridicule avec son idée d’en faire trop. Un couple assortit à sa façon. La jeune femme blonde devait surement être Lady Lovegrove, vu la description qui m’avait été faîte auparavant. Elle souriait de toutes ses dents blanches bien alignées, en contraste de l’humeur maussade de son mari.
-Lady Dwight, quel plaisir de vous revoir.
-Un plaisir partagé Lady Lovegrove.
-J’ai cru comprendre qu’une certaine jeune personne vivant chez vous allait faire son entrée dans le monde chez nous. Comment vous appelez-vous ravissante créature ?
Créature ? Vous n’en avez pas idée. Ses manières de grande dame commençait à m’irriter. Je répondis d’un ton que je voulais des plus souple et chaleureux dont je fus plutôt satisfaite.
-Je m’appel Miss Sibyl Latimer. Je suis enchantée de faire votre connaissance. Et je dois dire que votre demeure est splendide.
Elle sembla prendre la mouche car il y eu un petit froncement de nez de mépris. Bien fait pimbêche ! Mais elle repris rapidement une contenance que seul une éducation en école privée pouvait en être à l’origine. Elle nous laissa passer, quittant son poste de Cerbère gardien de sa salle de réception. Là je fus présentée à de nombreux gentlemans dont j’oubliais instantanément les noms. Maelwenn faisait des efforts titanesques pour attirer leurs attentions sur moi.
-Regardez comme elle est ravissante. N’est-ce pas ?
J’eus le droit à de simple considération banale sans aucune promesse de danse. Cela agaçait sérieusement Maelwenn qui devenait de plus en plus pressante et tel un général me donnait l’ordre de me montrer plus courtoise. Pour calmer ses nerfs commençaient à pâtir de cette situation (chose étrange pour un Elfe) je me proposais d’aller nous chercher des verres de punch. On me servit deux misérables petits verres. Lady Lovegrove devait être suffisamment économe pour sa garde robe. Lorsque je me retournais, je vis un nuage blanc de mousselines, de froufrous et de rubans caquetant. Des éventails soufflaient un peu d’air frais sur les visages rosis d’émotions des jeunes Miss sans pouvoir accomplir leur mission. Quel pouvait être la cause de cet attroupement de jeunes filles en quête du plus beau parti qui semblait être l’objet de toutes leurs attentions.
Il se révélait être un homme de grande stature, bien bâtit, aux cheveux semblable à des fils d’or complètement ébouriffé. Une faute, une atteinte à la mode sauf pour… Lord Yardley. À l’instant où je compris l’identité du tombeur de ces dames, celui-ci se retourna et me vit. Je me détournais et me hâtais pour rejoindre Maelwenn. J’entendis Lord Yardley s’excuser auprès de ses nombreuses admiratrices qui soupirèrent à l’unissons. Elles tournèrent leurs regards assassins dans ma direction, faisant claquer leurs langues au rythme de leurs éventails.
Je ne pus éviter Lord Yardley qui lui avait tout fait pour depuis cette soirée… mon cœur bondit dans ma gorge et je me forçais à rester calme. Il avait posé ses yeux dans les miens. Ses pupilles n’étaient plus violette mais avaient pris une teinte ambre où les morceaux d’argent c’étaient transformés en or. Je fus stupéfaite. Il en profita et prit la parole.
-Miss Latimer…
-Lord Yardley.
Il semblait confus.
-Pourquoi êtes vous partis cet…
-Miss Latimer m’accorderiez-vous votre première danse ?
Je bégayais un oui minable. Cela ne sembla pas le moins du monde l’avoir dérangé. Il se contenta de me sourire, de magnifiques fossettes se dessinant de part et d’autre de sa bouche, ses lèvres… Il s’inclina rapidement et s’en fut. Je marchais machinalement jusqu’à Maelwenn qui était en compagnie de Vassago sous les regards choqués et outrés des matrones et de leurs pouliches. Je tendis son verre à Maelwenn qui rit un air inquiet.
-Sibyl très chère, êtes-vous sûre de ne pas être souffrante ?
Je murmurais, mes paroles à peine audible pour des oreilles humaines, pas celles d’êtres surnaturels
-Lord Yardley m’a invité à danser…
-Yardley ! s’exclama-t-elle. Je pensais qu’il était las de ces mondanités. Votre première dans en plus. Voilà qui va rendre jalouse toutes ces jeunes filles. Mais pourquoi n’est-il pas venu nous chercher ?
-Il devait être accaparé par les demoiselles, la rassura Vassago.

Je bus d’une traite mon verre sous le regard ébahit de mes amis. Je n’avais pas entendu que la première danse avait était annoncée et Yardley se tenait juste derrière moi. Il prit mon verre des mans et le déposa sur un plateau que lui tendait un valet. Il fit passer son bras sous le miens et m’entraînât d’un pas fluide vers la piste de danse. Je laissais mon regard rivé sur le sien. Je déglutis, je ne savais pas danser et la douce chaleur ardente alluma son foyer au creux de mon ventre.
-Sibyl, me chuchota-t-il, faîtes moi confiance. Je vais guider vos pas.
Ma gorge était plus aride qu’un désert. Je ne pouvais plus parler. Il était à couper le souffle.
-Vous êtes ravissante Miss Latimer.
-Merci… Vous…
Je n’eus pas le temps de dire une bêtise que les premières notes résonnèrent emportant mes mots et mon corps dans les bras d’Obadiah qui me guidèrent sans aucune difficultés.
-Je crois Miss Latimer qu’il est d’usage que nous conversions pendant la danse. C’est l’un des seuls moments où deux personnes peuvent avoir une conversation sérieuse sans être dérangés par des oreilles indiscrètes.
Je virevoltais entre ses bras, ce flux particulier entre nous. Je ne voyais pas où il voulait en venir. Mon cœur ne cessait de battre. Je suis folle. Je dois reprendre le contrôle de mes sentiments et de mon esprit. Je me dois de me montrer ferme envers lui au vu de ses derniers comportements et cette soirée… Il faut que j’arrête de penser à cela. C’est un lion aux pulsions animales après tout. Non ? J’arrête de penser et reviens au moment présent.
-De quoi voulez-vous parler, my Lord ?
-My Lord… hum…
Il me sourit et m’entraîna dans des mouvements plus rapide. J’avais l’impression de flotter. Il ne restait plus que lui et moi.
-Je vous ais observé dès votre arrivée ici, chez Lady Lovegrove.
-Me surveillez-vous ou vous m’espionnez ?
-Ni l’un, ni l’autre.
Je haussais un sourcil, peu convaincue.
-Vraiment… Alors que faîtes-vous ?
-Je vous ais déjà expliqué que je vous protégeais, grommela-t-il.
-Contre qui ? Ou quoi ?
-Peu importe pour le moment.
Il semblait tendu. J’aime pousser certaine personne à me parler, devrais-je dire, taquiner. Lord Yardley met les deux pieds dans le plat ce qui me fit sourire.
-Pourquoi… Non. Je vous ais vu lorsque vous teniez le bras de Maelwenn. Vous marchiez mais vous étiez absente. Je crois comprendre mais dîtes moi ce qu’il c’est passé.
Au fond de moi-même, je savais que je pouvais lui faire confiance malgré nos petits accrochage. Je lui expliquais en détails ce qui s’était passé, mon expérience, ses effets. Il me regarda et s’arrêta. La danse était finie. Un air sérieux se grava sur le visage de Yardley.
-Miss Latimer. Certaine des plus grandes Maléficiennes ont le pouvoir de copier en partie les pouvoirs d’un autre.
-Vassago et son journal…
-Vous êtes toujours aussi perspicace, dit-il rieur. Je crois que Maelwenn vous a, involontairement, donné libre accès à l’un de ses souvenirs. Ma théorie est que vous pouvez percevoir un souvenir uniquement si la personne vous y autorise.
-Pourquoi parlons nous de cela maintenant au milieu des humains. Vous ne souhaiteriez tout de même pas que nous nous fassions prendre. Je ne veux pas être à nouveau l’objet d’études de quelques savants fous.
-Je vous jure que cela n’arrivera plus tant que je serais à vos côtés. Vous m’entendez ? Jamais.
-Très bien. Mais je souhaiterais savoir pourquoi nous avons cette discussion maintenant. Elle ne pouvait vraiment pas attendre ?
Je voyais à son regard insistant que rien ne pourrait le détourner de son objectif. Je cédais à sa demande. Lorsque je le regarde, je ne peux que vouloir lui faire plaisir. Et ce contact… À un moment, je vais devoir me réaffirmer. Je ne vais tout de même pas me plier tout le temps à son bon vouloir. On annonça une nouvelle danse. Sans me demander d’abord, il m’entraina à nouveau sur la piste avec une musique légèrement rythmé.
-M’accordez-vous cette danse pour prouver la véracité de ma théorie ?
-Je crois, my Lord, que mon accord a été pris sans mon consentement. Mas je voudrais savoir où vous voulez en venir avec cette théorie.
-Laissez-vous vous imprégner de moi.
À la vérité, je l’étais déjà mais j’omis ce détail. Il m’étudia comme si il l’avait lu dans mes pensées.
-Je veux dire complètement. Laissez le flux vous envahir. Je continuerais à vous guider pendant votre absence.
-Pourquoi voulez-vous me donner accès à votre mémoire ?
-J’estime que vous devez savoir.
-Mais pourquoi ?
-Vous posez trop de question Miss Latimer.
-C’est une intrusion dans votre vie privée. Vos souvenirs. Ce qui n’appartiens qu’à vous !
-Je veux que vous compreniez ce qui c’est passé jadis. Qui d’autre que moi est le mieux placé pour vous le raconter. Je ferai en sorte de ne vous donner accès qu’à ce qui vous sera nécessaire pour vous faire votre propre jugement, et des propos que j’ai pu tenir à votre égard et envers les vôtres.
-Vous voulez vous disculper ?
-Non vous montrer la vérité. Femme entêté !
-Je ne vous permet pas de…

Trop tard. Je sombrais. Le temps sembla s’arrêter pour moi. J’ais horreur de cette sensation. Mon âme quitte mon corps pour entrer dans l’esprit d’un autre. J’ai l’impression de violer une intimité. Mais ça y est. Je ne suis plus moi. Je suis lui et je vois ce qu’il veut me montrer.

*****

J’étais mort. Ces couards d’anglais nous avaient pris en embuscade. Nous marchions en direction du nord, de nos terres. Je rentrais enfin chez moi après des mois d’absence. Il n’en fut pas ainsi. Nous n’avions pas été assez méfiants et nos armes n’avaient pas fait le poids. Mon sang chaud, épais, se répandait, imbibant ma chemise. Mes tympans vibraient dans une folle symphonie. Ma respiration, rauque et faible, sortait en râle. Mon âme se refusait à mourir mais mon corps n’était que souffrance.
Je la vis, rayonnante, sa chevelure rousse flamboyante formant une cascade de boucle de feu autour de son visage plein, affichant ce sourire dont elle seule avait le secret. Des larmes perlaient à la commissure de ses yeux en amande vert prairie. Sa bouche formait des mots mais je ne les percevais pas. Ma rage s’ajoutait à ma douleur et je fus ramené à la réalité. L’apparition avait été remplacée par un homme de grande stature qui m’examinait. Il possédait un fort accent anglais. Espèce de sale… Mais les mots ne sortirent pas. L’autre rit à gorge déployée et appela quelqu’un.
-Ramène toi ! Regardes ça ! Il est encore vivant !
-Quoi ? Je… Ont les avaient… Il faut le lui amener.
Des bras puissant me soulèvent. J’étais ce que l’on pouvait assimiler à une masse. J’étais déjà grand, fort et bâtit comme un chêne. Il ne serait pas aisé de me soulever étant devenu un poids presque mort. Les deux hommes me déplacèrent sans aucune difficulté. Le chaos régnait autour de moi. Mes frères étaient tous mort. On me déposa sur coin mousseux. L’humidité glacée parvint à me faire trembler. Humpf ! fut le seul cri de douleur que je puis produire. Une voix grave s’éleva. Ils étaient trois à présent et j’étais à leur merci.
-C’est quoi ça ?
-Il a survécu.
-En tout cas il peut pas mourir. Même avec ce qu’il a prit.
-Je vais devoir le transformer alors… Ça ne va pas plaire… Mais nous avons besoin de chaire fraiche. J’imagine que je n’ai pas le choix.
Il parlait sur un ton dépité mais évacua vite ce sentiment.
-Nécessité fait loi. Notre survie en dépend.
Sur ces derniers mots, j’entendis des os se briser, la chaire se déchirer puis un rugissement. Les mains qui me tenaient raffermirent leurs prises. Je compris rapidement pourquoi. Une mâchoire puissante se referma sur mon coup. Je m’égosillais, mon sang grouillant dans ma gorge. Les crocs fendirent mes muscles, me rongeaient. C’en était trop. Malgré mes blessures, je commençais à m’agiter. La douleur était atroce. Dans ce qui me sembla être mon dernier souffle, elle m’apparue, tendant sa main vers moi, s’éloignant jusqu’à disparaître de nouveau.
Plus rien.

*****

J’étais incapable de penser comme un homme. Je voyais le monde différemment. Mon corps avait changé. J’avais faim. Je ne désirais plus que de la viande. Je ne maîtrise aucune de ces nouvelles pulsions sauvage. Je suis un monstre. Je tourne en rond dans une cage. Je rugis, on me donne de la nourriture pour que je la ferme.
-Tu verras. Tu vas t’y faire. Dans quelques jours tu retrouveras ton corps de bipède.
C’était cette femme brune, grande, élancée aux muscles saillant et aux yeux violet perçant.
-Tu es l’un des nôtres maintenant.
Elle tentait de me rassurer. Comme si j’étais un pauvre petit enfant.
Tout les jours, j’avais le droit à un bon morceau de viande. Mais cette nouvelle fougue animale m’amenait à me projeter contre les grilles et à rugir de toutes mes forces. On y percevait de la rage. Mais elle était toujours là, tout d’abord avec ses « tss tss » de désapprobation puis son grand sourire. Ses yeux brillaient. Elle me regardait et me consolait tel une grande sœur.
Elle passait de longues heures en ma compagnie, parlant peu car elle savait que je n’étais pas très lucide. Tout du moins dans ma position actuelle. Je venais de me trouver une précieuse alliée dans un monde qui m’était parfaitement inconnu.
Par moment, je parvenais à reprendre forme humaine mais seulement pour quelques minutes et sans avoir le temps de réfléchir comme un humain. Tout n’était que souffrance. La transformation, brutale m’arrachait des cris inhumain et me faisait perdre les restes de civilisation qu’il y avait en moi. Je devenais une bête, sans pensées rationnelles mais sans pour autant dépourvue d’âme car je ressentais les choses.

*****

J’étais nu. Ilya m’avait amené des vêtements bas de gamme et de quoi me restaurer. Quand j’avais été en état de comprendre quelque chose, elle s’était présentée et m’avait rapidement expliqué (changeant de sujet comme de chemise) que mes transformations seraient dure à maîtriser au début et un peu aléatoire.
-Mes transformations ?
-Oui. Tu es un thérianthrope maintenant.
-Quoi ?
-C’est vrai que les humains ne nous connaissent que dans les légendes. Lev t’a en quelque sorte sauvé la vie en te précipitant dans la mort.
Je la regardais sans rien comprendre.
-Tu étais mourant. Il t’a achevé et hop (elle claqua des doigts) il t’a ramené parmi nous sous forme de lion.
-Je suis mort…
-D’une certaine manière. Oui.
Elle m’annonçait cela avec une désinvolture écrasante. Je tremblais de rage. En peu de temps j’avais perdu mon foyer, ma femme, ma vie, ma mort. Tout cela m’avait été arraché.
-Il va falloir te faire une raison lionceau. On est ta nouvelle famille maintenant. Toute ta vie passée a disparue ou finira par disparaître avec les siècles.
-Les siècles ?
-Eh oui lionceau. Les thérianthropes font partis de la classe des immortels des créatures de la nuit. Tu comprends lionceau ?
-Obadiah, grondais-je.
-Qu’est-ce que tu dis lionceau ?
-Ne m’appel pas lionceau.
-C’Est-ce que tu es. Un petit lionceau.
-Mon nom est Obadiah Yardley.
J’avais rugi. Un sourire mutin éclaira son visage sévère.
-Là j’ai affaire à un lion.

Ilya et moi chassions. Elle m’apprenait à me maîtriser, à garder le contrôle, à analyser la situation autour de moi. La lune rousse approchait. Les membres les plus jeunes devenaient incontrôlable. Ma sœur m’accompagna dans ma cellule de fortune pour m’apaiser. Nous étions alors en déplacement pour rentrer au Rocher.
Ilya m’avait raconté que le Rocher se situait dans la campagne limitrophe de la capitale. Londres. Je ne m’étais jamais trouvé si près de mon ancien ennemi et ma précédente vie ramena avec elle sa méfiance des anglais. Mais elle balaya cela d’un coup de patte.
-Le passé, c’est le passé. Laisses le où il est. Quand tu es une créature de la nuit, tu n’es plus le citoyen d’un pays, le soldat de ta patrie. Tu es jusqu’à ta mort définitive un lion.

*****

Un jour, Lev me poussa à suivre Ilya. Il doutait de sa loyauté envers le clan et en appréhendait les conséquences. J’obéis à contre cœur. J’avais une totale confiance en elle. Cela faisait quelques mois qu’elle se rendait à Londres régulièrement, quittant le Rocher pour plusieurs jours et revenant pour garder sa chambre avant de se montrer juste ce qu’il fallait et de repartir.
C’est donc sous forme de lion que je la filais jusqu’à sa destination au cœur de la capitale. La nuit m’avait permis de rester discret. Ilya se changea pour adopter sa forme humaine et toqua à la porte de service. Une jeune femme au long cheveux blond tressé lui ouvrit. La scène qui en découla était assez gênante. Je n’aimais pas ce que je faisais là. Espionner ma sœur était une chose répugnante.
Ilya enlaça la jeune femme et lui procura de langoureux baisers. Je n’avais jamais eu de préjugés quand à ses orientations sentimentales que je respectais . Mais l’on m’avait donné des ordres et je devais accomplir ma mission. Il fallait que je découvre qui était cette personne. Lev devait avoir des soupçons si il avait si peur des conséquences de cette relation. La porte se referma derrière et j’attendis, réfléchissant à un plan d’action toujours sous ma forme de lion. Je ne voyais qu’une seule option.

Je me dirigeais vers la porte de service que j’écrasais de tout mon poids. Le bruit résonna dans le quartier et dans la demeure. Je me ruais à l’intérieur, pistant la trace d’Ilya. Je devais arrêter une folie dont je n’avais aucune idée de la fin qu’elle prendrait. Je finis par les trouver dans une chambre. La jeune femme blonde entortillait ses doigts dans les boucles brunes de ma sœur, lui murmurant son amour, la rassurant. C’est à ce moment qu’Ilya remarqua ma présence. Elle leva sur moi un regard empli de haine. Ses yeux n’étaient plus violet mais avaient viré dans des teintes ambres qui virèrent à l’or. Elle se mit à gronder et l’air s’électrifia.
-Recule Roxane ! ordonna-t-elle dans un feulement retentissant.
Ladite Roxane écarquilla les yeux nous observant tour à tour. Des larmes embuaient ses prunelles brillantes outremer. Elle leva une main tremblante qu’elle posa sur l’épaule de sa moitié. Celle-ci, qui avait commencé la transformation, la repoussa d’un coup de patte violent ce qui l’envoya valser sur le lit à baldaquin.
-Obadiah ! Que fais-tu ici ! Sais-tu seulement ce que tu viens de faire ?
-Ilya maîtrise toi ! Elle n’a pas besoin de voir ça ! C’est une humaine…
Elle me coupa en me crachant à la figure. Je ne saisissait pas son comportement. Mais il était trop tard, elle ne se dominait plus. Ses os se brisèrent en même temps que les miens. Nos chaires fondirent pour s’étirer à notre nouvelle forme. Nos cheveux courraient le long de nos corps. Ma fourrure était plutôt argentée pour une crinière d’or épuré. Ilya était un lionne svelte, sa fourrure marron aux jolis reflets cuivré. Elle se jeta sur moi crocs et griffes dehors et m’égratigna le museau. Mais je ne fus pas le seul à le sentir. Lorsque je parvins à m’extirper de l’emprise d’Ilya, je me figeais. Ilya grogna et, quant à son tour elle se retourna, se mit à geindre.
Roxane s’était transformée en une créature que je n’avais jamais rencontré. Des cornes lui avaient poussé de chaque côté de la tête, ainsi que des crocs et des griffes plus fines et élégantes que les miennes. Des écailles étaient apparues, s’étalant depuis son nez pour continuer et faire le tour de ses yeux. D’autres montaient depuis ses poignets puis tout le long de ses avants bras. Ses yeux n’étaient plus que deux trous noirs profonds emplis d’étoiles d’or. Elle se mit à feuler contre moi. Des vibrations d’air émanaient d’elle. Un halo de lumière bleu nuit faible entrelaçait ses doigts. Je n’eus pas le temps de réagir. Roxane fut bien plus rapide et vive que je ne l’aurais pensé. Elle se précipita dans ma direction, ses mains en retrait. La jeune femme me transperça, laissant des trous béant, un dans mon flan droit et un dans mon thorax. La diablesse me plaqua à plat ventre, me maintenant les épaules de ses griffes et m’arracha de petits lambeaux de chair dans le cou.
Je me débattais et finis par mettre ma patte sur elle. J’affermis ma prise et la fit basculer de l’autre côté. Roxane hurla de douleur avant de se retourner sur elle-même et de profiter de l’impulsion du choc pour se projeter de nouveau à ma rencontre. Au même moment, Ilya s’élançait à son tour sur moi. Cette fois, j’eus le temps de réagir. Je me couchai et roulai de côté, évitant un double assaut. La scène qui s’ensuivit fut terrible pour les deux partis. Dans le feu de l’action, Ilya n’avait pas eu le réflexe nécessaire. Je pu lire l’effroi dans les yeux de sa compagne. Il était trop tard. Ma sœur, dans l’intention de m’attaquer à la gorge, attrapa celle de Roxane. La pauvre créature n’eut pas le temps d’un adieu. Ilya compris son erreur et au milieu de ses plaintes, se retransforma en humaine. Du sang couvrait son visage. Sa compagne reposait inerte, la tête en grande partie arrachée, pantelante, ses cheveux d’or tel des pinceaux recouverts d’encre rouge formant des estampes floues sur sa chemise. Ilya y enfoui son visage et sans la lâcher me hurla des paroles incompréhensibles. Je repris forme humaine et m’agenouillais face à elle, démuni. Je ressentais sa haine, ses larmes de rage…
-Qu’ais-je fait ?
-Ilya…
Mais je ne trouvais pas les mots. Elle produisait des râles aigus. En continuant ainsi, la maisonnée risquait de se réveiller et de se rameuter pour voir la cause de ces lamentations. Le beau visage anguleux d’Ilya, tiraillé par la tristesse, était à présent recouvert de sang et strié de larmes. Sa voix rauque fut autoritaire, ce qu’elle n’avait jamais été auparavant.
-Tu dois partir. Personne ne dois savoir que tu étais là.
-Ilya j’étais en mission pour Lev. Je ne pouvais…
-Refuser. Oui… Je te parles en tant que sœur. Pars. Pars loin dans un autre comté. Caches-toi. Évites de te faire remarquer.
-Non. Je n’abandonnerai ni le clan ni toi. Tu auras besoin d’un témoin.
-Tu dois partir. Tu n’as aucune idée de l’enjeu politique et des conséquences que cela va avoir sur le clan.
-Qui est-ce ?
Je commençais à voir la peur dans les yeux d’Ilya. Elle savait ce qui allait s’ensuivre. Mais je ne pouvais me résoudre à l’abandonner. Elle invoqua son pouvoir de bras droit du clan.
-Obadiah, de par mon autorité de seconde du clan et première lionne, je t’ordonne de fuir. De quitter le clan pour ta sauvegarde ainsi que celle de notre mémoire.
-Explique-moi ce qu’il se passe.
-Cette fille… Roxane, elle est… était une Maléficienne… Elle était l’une des treize. Ses sœurs prendront cet incident pour un affront.
-Qui sont-elles ?
-Le temps presse Obadiah. Je te demande de partir sur le champ. Il est trop tard. Elles ont déjà dut sentir le vide causé par sa mort.
Ilya semblait aussi parler à elle-même. Mon corps répondit à son ordre contre ma volonté. Je me transformais, laissant la douleur devenir une souffrance. Je ne voulais pas à nouveau être séparé des miens. J’obéis, un sentiment de lâcheté forcé m’obstruant les poumons. La déferlante des gens de maison s’écarta sur mon passage. Mes pattes foulaient les rues pavées de Londres, loin de ma sœur, à l’opposé du Rocher. Les ordres se transformèrent en un instinct de survie que je trouvais des plus méprisable.

*****

Des mois s’étaient écoulés. Je revint au Rocher. L’endroit était désert de prime abord. Mais une odeur que j’avais presque oublié supplantait celle des miens. Les Maléficiennes avaient pris le Rocher comme leur dut. Prendre la vie de mon clan ne leur avaient pas suffit. Sous ma forme de lion, je me frayais un chemin au milieu des maudites qui s’écartaient de peur et ou de dégoût. Elles avaient transformé la grande salle de réception en salle des trônes. Treize sièges se tenaient devant moi. Celui du centre, le plus imposant, était surélevé. Un seul restait inoccupé. La femme siégeant au centre se leva, rejetant son immense tresse châtain derrière son épaule.
-Lion, que venez-vous faire ici ?
Je reprenais forme humaine. Mes os craquèrent, ma peau se déchira. Je grognais à cause d’une légère douleur mais l’essentiel fut l’horreur qui se lisait sur le visage de la partie adverse. Ma nudité devait être une atteinte à la pudeur de certaine d’entre elles car plusieurs blêmir.
-Vous avez tué les miens.
-Qui vous dit que c’est nous ?
-Ne faîtes pas l’innocente. Je réclame me terres.
-Vos terres ! Soyez sérieux Monsieur.
-Lord.
-Non car vous ne l’êtes pas.
-Pas encore…
-Monsieur, voilà des mois que vous êtes partis… Pour l’Écosse ce me semble ?
-Tout juste. Vous êtes bien informé.
-J’ai de très bon contacts.
-Je n’en doute pas.
-Eh bien, oui nous les avons tous tué. Il ne sert à rien de vous cacher une vérité que vous connaissez déjà. Vous êtes le dernier et donc en sous nombre. Un sous nombre considérable à plus d’un titre et fort désavantageux. Je vous propose de quitter les lieux et de retourner vous cacher dans vos Highlands.
Je ne souhaitais pas savoir la façon dont-elles avaient tué Ilya qu’elles ont jugé certainement coupable du crime, ce qui est véridique. Mais je ne pouvais les laisser souiller plus longtemps notre honneur et la mémoire de ce lieu et de ma fratrie.
-Je vous défis.
-Pardon. Je ne suis pas sûre d’avoir bien compris.
-Mettez en jeu le château et le titre qui me revient.
-Lion, vous n’avez aucune chance. Sans un clan, vous êtes faible. Je pourrais vous tuer d’une pichenette.
À ce moment là, je savais qu’elle avait raison. Mais je ne pouvais me défiler. Je laissais la haine m’envahir, mon âme déchue prendre mon corps. Je rugis. La provocation fut suffisante. La Maléficienne eut un petit rire hautain avant de me jeter un sort. J’esquive parfaitement. Elle tente de m’épuiser à distance alors qu’elle a la force nécessaire pour un corps à corps. Je rugis à nouveau et cours dans sa direction plus vite que ses sorts. En un instant, je lui plante mes crocs dans sa chaire pendant qu’elle me lacère de ses griffes. Elle perds beaucoup de sang, son avantage. Elle finit par m’atteindre grièvement au flan non loin du cœur. Mais elle est épuisée. Je profite de ce moment de confiance et lui arrache la tête. J’avais gagné ce combat loyalement. Les Maléficiennes avaient perdu.
Elle quittèrent toutes le domaine, rentrant dans leurs propre foyer. Le corps de ce qui s’apparentait à leur dirigeante fut emporté suivi d’un cortège mené par la plus jeune fille, celle aux cheveux châtain et aux yeux bleu.

Je me retrouvais seul. Mon âme à la dérive. Sans mon clan, la vie était plus terrible que la mort. J’étais un chef sans guerrier.

*****


Ma vision s’arrêta là. Il m’avait montré suffisamment de choses pour que je comprenne ce qui pourrait suivre car il n’avait pas finit. Son regard me l’apprenait. Je pris de grandes bouffées d’air, mes pieds sont endoloris. Depuis combien de temps dansons-nous ? Certainement depuis une durée inconvenante car les matrones et leurs pouliches nous dévisagent ardemment. Je suis alors enveloppée dans une valse effrénée où le tissu de ma robe bat le vent comme lors d’une tempête.
-Sibyl. Vous êtes là ?
-Oui… C’est assez troublant comme expérience.
-Je vous ai montré cela car le temps m’est compté.
-Que voulez-vous dire ?
-J’étais presque mort… sans mon clan. Je perdais l’esprit.
-Où voulez-vous en venir ?
-Vous êtes moins perspicace après de fortes émotions.
-Certainement. Cessez de tourner autour du pot et venez en au fait.
-Une créature de la nuit, si sa nature nécessite une position clanique, ne peut vivre très longtemps si il se retrouve seul.
J’avais du mal à additionner un et un pour faire deux. Mais le seul nom qui me vint à l’esprit…
-Wolfe… Que vient-il faire ici ?
-Je vous retrouve enfin…
Je lui souris. Nous étions au bord de la piste lorsque la danse s’arrêta. Nous n’étions plus seul. La pression de l’air m’étouffa. Je suffoquais de nouveaux comme à chaque fois où je me trouvais en présence d’une nouvelle créature de la nuit. Il me maintint fermement contre lui. Quelque chose de très inconvenant mais très agréable. Son expression avait changé pour une rage contenue.
Les deux créatures nous regardaient fixement. La femme me semblait inconnue. Elle avait pourtant des yeux familier comme ceux d’un renard. Gumiho ? Pourquoi avait-elle un physique d’européenne ? L’homme à qui elle donnait le bras me rappelait quelque chose. Ses cheveux d’un brun foncé presque noir…
-Miss Latimer vous voilà enfin présentée au monde, claironna Gumiho. Puis-je…
-Obadiah regardait ce drôle de couple d’un air féroce. L’homme prit la parole sans même être présenté.
-Yardley a fait le bon choix en croisant ma route. Il a trouvé plus valeureux d’oser vivre.
Je sentais la tension de l’intéressé à travers sa poigne.
-Je suis Lord Thomas Wolfe. Enchanté, bien que nous nous connaissions déjà.
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Message par Gih Sam 23 Mai - 21:18

Encore une très bonne suite Ethel. J'aime de plus en plus les personnages. Depuis tout à l'heure je réfléchis à un défis mais je ne sais toujours pas très bien quoi te donner. Donc je te laisse choisir parmi :

-Introduire un poème ecrit par toi-même
OU
-Introduire cette phrase: "Il me laissa sombrer profondément jusqu'à ce que l'eau m'ait recouverte toute entière. Je sentais les algues s'enrouler autour de mes pieds et l'oxygène quitter mes poumons."

Voilà, j'espère que cela t'aide a avancer! Wink
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Message par EthelXIX Dim 24 Mai - 8:41

Ca tombe bien, il n'y a pas longtemps j'ai écrit un poème. Faut que je vois si ça colle et ta phrase me tente aussi... Maybe both
CHALLENGE ACCEPTED !!!!
Magnifique. Ta deuxième phrase se case pile poil dans l'une de mes idées... A voir si elle est bonne.
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Message par EthelXIX Mar 16 Juin - 13:28

Bon alors le chapitre 9 est en cours de finition. Maintenant que c'est les vacances, j'ai vraiment envie d'avancer dans l'histoire. Bon je prie juste le dieux du crayon et du papier que je ne commence pas à stagner et à tourner en rond à un moment donné. Donc j'aimerais bien m'imposer un rythme d'écriture d'environ 1 chapitre tout les 7 ou 10 jours déjà pour éviter d'oublier où j'en suis et ensuite parce que je meurt d'envie de savoir ce qui va se passer après. ^^
Bon après faut le temps que je retape tout ce que j'écris à la main ce qui prend un peu plus de temps.
Bref je compte sur vous ^^
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Message par EthelXIX Sam 4 Juil - 11:34

9
Chant de lumière et incompétences

Je me met à trembler. De rage. De peur. Ma respiration est saccadée. Gumiho, de son air hautain, ria de moi avec une expression de mépris à peine masquée. Obadiah me maintint plus fermement, mais cela n’eut pas pour effet de me sentir protégée. Au contraire. Mon sentiment d’insécurité s’accrut. Lord Thomas Wolfe sembla donner un ordre muet à Obadiah car celui-ci relâcha son emprise sur moi sans pour autant s’éloigne. La renarde sourit de toutes ses dents parfaites. Exceptés quatre petits crocs qui, si on en a connaissance, prouvent qu’elle n’est pas humaine. Wolfe était tout sourire, ravi même. Moi je ne l’étais pas. Mais il allait peut-être enfin me dévoiler la raison pour laquelle il m’a fait rechercher et sauver d’un asile.
-Miss Latimer, je vois que Vassago et Maelwenn ont pris soin de vous.
Je rétorquais en étant la moins cinglante possible.
-Oui, en effet. Mais nous avons eu une faille.
-Que dîtes vous ?
Obadiah s’interposa et répondit à ma place.
-Elle a été agressée dans sa chambre. Vassago n’a pas pu déterminer la nature de l’agresseur.
Gumiho écarquilla les yeux avant de réintégrer la conversation.
-Ma pauvre… Pourquoi ne m’en avez-vous rien dit ? J’aurais de ce pas prévenu Lord Wolfe. Et vous, siffla-t-elle d’un air de défi à l’intention de son « ennemi », vous êtes censé la protéger.
Il ne répondit pas mais garda la tête haute. Pour rien au monde il n’inclinerait la nuque pour se soumettre à elle.
-Quoi ? Yardley, vous avez manqué à votre devoir. Il y aura des répercussions à ce manquement.
-Oui, j’en suis conscient… Lord Wolfe.
Ces mots lui arrachaient la bouche, brulaient sa langue. Gumiho, satisfaite d’avoir craché son venin, l’enfonça un peu plus.
-Lord Wolfe, ne devrions nous pas régler ceci loin des humains ? Peut-être à…
-Gumiho, sachez rester à votre place.
Il retira vivement son bras pour prendre ma main et y déposer un baiser.
-Je vous entretiendrez des ces affaires un autre jour. Pour l’heure, finissez de profiter de votre bal. Je vais me retirer. Les bals humains sont devenus pour moi d’n ennui mortel.
Il posa longuement son regard sur moi. Ses pupilles blanches se dilataient, faisant disparaître l’or de ses yeux. Il semblait comme hypnotisé. Il émanait de Wolfe une chaleur similaire à celle d’Obadiah, mais son odeur était celle des grades prairies et des fleurs sauvages. Sa respiration était devenue saccadée. Obadiah était tendu comme la corde d’un arc. Je lui jetai un coup d’œil furtif, ses morceaux d’or vibrant étaient dirigés tel des flèches vers l’intérieur de ses yeux. Wolfe étira ses lèvres en un petit rictus et s’inclina furtivement tout comme le lion qui bouillonnait juste à côté de moi. Gumiho prit congé à son tour, prétextant avoir vu une connaissance. Je me retrouvai de nouveau (et enfin) seule avec Lord Yardley. L’ambiance pesante et le bruit continu de la salle de bal me donnait la nausée. Obadiah me rattrapa de son bras musclé et m’aida à me maintenir debout le plus naturellement possible. Mon corset n’arrangeait en rien ma situation.
-Obadiah… Pouvons-nous rentrer ?
Je l’implorais presque. Il avait déjà prit les devant et avait demandé d’un ton glacial à un gentleman réticent de me céder sa place. Ce dernier s’offusqua. Il venait de perdre le parfait point de vu sur une proie qu’il finit par attaquer.
-Je vais vous ramener. Il faut d’abord que je trouve Vassago pour qu’il nous excuse auprès de Lady Lovegrove.
-Je vous attends…
Il me sourit et s’empressa de partir à la recherche de nos amis. Ce sourire qu’il me réservait. Mon cœur dérailla, palpita dans ma gorge. Mon sang, devenu brulant, parcourait mon corps à une vitesse effrénée. Mes joues étaient en feu et, à mon grand désarroi, j’avais omis de prendre un éventail. Quelle gourde ! Certaine des jeunes filles qui m’avaient repéré plus tôt se désintéressèrent rapidement de moi pour reporter toutes leurs affectueuses attentions sur les plus beaux dandys de la soirée.
Obadiah tardant, je brisais notre accord qui consistait à rester là jusqu’à son retour. La chaleur était accablante. Je fendis la foule à sa recherche. Contrairement à lui, mon odorat ne me permet pas de le situer. Je pousse. Je m’excuse. J’esquive. J’arrive enfin à un endroit respirable mais plutôt frais. Peu importe. Il n’y a personne ici pour me dévisager. Et au diable les chaperons. Je crois qu’avec mes pouvoirs, je suis capable de repousser un humain. Même si c’est peu recommandé.
Les jardins m’attirent et sont bien plus reposant que cette soirée sans fin. La lune fait miroiter ma robe dont les perles reflètent les étoiles. De loin, je dois surement ressembler à un fantôme. En tout les cas je suis bien réelle et Obadiah finira bien par me retrouver… me retrouver… J’ai pénétré dans un dédale de haute haie sans m’en être rendue compte. Je rebrousse chemin mais je vois que ce n’est pas un parcours linéaire. Plusieurs routes s’offrent à moi et je suis perdue. Une fois de plus, j’ai manqué de bon sens. J’inspire à fond. J’expire tout l’air de mes poumons. Je répète ce petit rituel deux fois encore. Je parvins à peine à me calmer.
L’air se mit à vibrer. J’eu la même sensation que pour les intrus de mon rêve qui a faillit m’assassiner. Ou en est-ce une autre ? Mon esprit se trouble. Je me met à courir tel un gibier en fuite. Je ne sais quelle direction je dois prendre. Alors je cours à perdre haleine. Je me transforme. Mes yeux s’adaptent à l’obscurité mais ne parviennent pas à distinguer la menace. Ma robe s’accroche à une ronce. J’ai atterris dans un sous-bois. L’air vibre de plus en plus fort, alors je détale. Je ne maîtrise pas encore assez mes pouvoirs pour riposter contre un adversaire inconnu. Obadiah… Où êtes-vous ?
Je suis, pour le coup, complètement égarée. Un petit point d’eau sauvage se trouve entre deux arbres peu ordinaires. Ils poussent de part et d’autres de cette minuscule marre et finissent par s’entrelacer à mis parcours jusqu’à leurs cimes. La beauté de ce spectacle m’a quelque peu détourné de mon objectif principal.
Fuir.
Trop tard.
Un éclair blanc, surgit de nulle part, me griffa le visage. Je n’ai pas eu le temps de riposter que j’ai affaire à un nouvel assaut. Un éclair rouge passe à côté de moi. Il me percute en me transperçant le flanc, pénétrant ma chair, atteignant plusieurs organes vitaux. Le coup est si violent que j’en perds l’équilibre. Ma vision floue me laisse apercevoir une silhouette. Je lui tend la main car je suis devenue trop faible pour utiliser mes pouvoirs.
Il me laissa sombrer profondément jusqu’à ce que l’eau m’ait recouverte toute entière. Je sentais les algues s’enrouler autour de mes pieds et l’oxygène quitter mes poumons. J’étais entrainée par le fond. Cette fois-ci, l’attaque était bien réelle. Ce n’est pas arrivé dans un rêve. Même si les autres fois avaient aussi failli me coûter la vie.
Des lumières envahirent le bassin. Elles perçaient l’obscurité, tournoyant autour de moi. Une voix cristalline résonnait en écho sur des parois invisibles. Le manque d’oxygène devait me faire perdre la tête ainsi que ma mort imminente. Mais les notes avaient un effet apaisant. Elles chantaient une mélodie.

Ton Amour te sauvera
Dans l’ombre il te guidera
Ta force nous protégera
La paix tu amènera

La voix se transforma en cri déchirant. Les lumières disparurent. Le noir m’avala. Ils ont enfin eut ma peau… La mort… Quel sentiment étrange. Tout s’éteint. Il n’y a plus rien. Rien que le néant avant une nouvelle vie, ailleurs… Je me sens happée vers le haut. Physiquement. Je ne respire plus. L’eau obstrue mes poumons.
Une chaleur familière me parcourut. Je revis. J’avais peur de la perdre à tout jamais, de ne plus la sentir s’insinuer en moi. Mais je ne me réveille pas. L’air glacé me lèche la peau, râpeux comme la langue d’un chat. L’herbe, la terre, les feuilles, je les sens… Puis de l’air. Cette substance magique qui reprend ses droits dans mon corps. Je convulse et fini par recracher l’eau qu’il vient de chasser. Il m’allonge sur le dos. Il caresse mon visage, puis effleure ma blessure. J’étouffe un cri.
-Sibyl ! Je vous avez dit de rester assise, hurla Obadiah, fou de colère. Sa voix laissait paraître la peur. Peur de me perdre ? À tout jamais ?
-Je… dé… lé…
Ce furent les seules syllabes que je parvins à prononcer. La douleur se fit sentir lorsqu’il me prit dans ses bras tel une simple plume. En peu de temps, car tout se passa trop vite à mon goût, nous avions traversé le petit bois et rejoint une voiture. Lord Yardley imposa à son cocher de braver les limites de vitesse de ses chevaux pour atteindre au plus vite sa demeure. Sa demeure… Yardley’s Manor.
Il m’installa sur une baquette. J’étais transie de froid. Il me recouvra de son manteau, défit sa chemise dont il se servit de compresse. Obadiah me maintenait fermement pour que je ne tombe pas sur le plancher da la calèche à cause des cahots de la route. De son autre main, il me caressait le visage, éloignant mes mèches de cheveux détrempées. Il me murmurait des paroles apaisante pour me distraire de ma douleur. À la vérité, sa présence à elle seule suffisait à combler tout mes vides et mes souffrances.
-Je vous emmène au Rocher.
Je finis par m’endormir sur ces derniers mots. Maintenant j’étais en sécurité. Il me protégeait. Je sentis mes lèvres s’enflammer avant de vraiment me laisser aller au sommeil. J’expirais paisiblement, envahie d’une douceur ardente.

*****
L’air frais fouetta mon visage lorsque Obadiah ouvrit la porte de la voiture. Ma respiration était rauque, suffocante. Le froid pénétra ma plaie, me rongeant de l’intérieur malgré le manteau qui devait me garder au chaud. Ma vision était brouillée de petits points rouge. Mon corps sentait la panique, la douleur. Je tentai de me raccrocher à un point fixe, à celui qui ne me laisserait pas me noyer dans mon sang. Mais mes poumons s’obstruent à nouveau. Je crache du sang. Je l’entend hurler mon prénom. Il me prend dans ses bras, son contact me brûle la peau. Nos températures sont totalement contraire. Il jure, insulte son cocher, tout ceux qui passent devant lui. Tout les sons sont confus. Je me raccroche à la seule chose que je sais être réelle. Celle qui me porte… Obadiah rapproche alors sa bouche de mon oreille. Il a dut s’apercevoir que je n’entendais plus vraiment.
-Sibyl, je vous en prie. Restez avec moi.
J’entrouvre mes paupières, bat des cils. Un visage flou apparait. J’abaisse à nouveau mes paupières. Je n’arrive pas à les tenir ouverte. Son cœur bat trop vite. Le miens ralentit. Non, il ne doit pas. Je suis secouée d’une série de spasme.
On me retire de ses bras. Non je ne veux pas. Je vais mourir si je n’y suis pas. J’ai l’impression que toute mon énergie me quitte. L’endroit où je suis à présent est plus dur… plus froid… Sa chaleur ne m’enveloppe plus. Mes larmes forment des tranchés de feu sur mes joues. Elles sont effacées par une grande main que je reconnais. Mon visage se crispe. Tout contact cesse. J’ouvre les yeux, hagarde, paniquée. Même si c’est douloureux, je ne veux pas qu’il parte. Il approche ses lèvres pour me murmurer ce qui va se passer. Je comprends qu’une guérisseuse va venir m’aider.
-Lord Yardley, vous m’avez fait mander ?
-Dépêchez-vous de la sauver !
-Très bien monsieur.
Il était très agressif dans sa façon de lui parler. Il en rugissait presque.
-Écartez-vous, s’il vous plait.
Pour le coup, il rugit après la femme qui lui ordonna de s’arrêter car la patiente (moi en l’occurrence) avait besoin de calme. Elle m’examina en enlevant la veste. Ma chair semblait s’arracher avec le tissu. Mes cris restaient dans ma gorge. Je me contractai. Je voulais m’enfuir. Je convulsai. Tout m’échappait. Je soufflai comme un buffle, serrant ma mâchoire jusqu’à ne plus la sentir.
D’habitude, mes pouvoirs d’auto-guérison agissent plutôt rapidement. Mais cette fois, les plaies sont bien trop profonde pour que je puisse me soigner à temps. L’onde d’énergie qui me traversa m’était en partie familière. Ce n’était pas Maelwenn mais la vibration était la même, presque… Je sentais mon corps qui grouillait de l’intérieur. Mes organes peinaient à se régénérer. La femme commençait à se fatiguer. Il devait y avoir plus de lésions grave qu’elle ne le pensait.
J’entendais Obadiah pousser des râles mêlés de plaintes longues, torturées. Son pas déterminé puis confus. Mon cœur martyrisait mes tympans. La connexion s’était interrompue avec la guérisseuse. Mon organisme commençait à réagir à la menace que suscitait mes blessures. Mes pouvoirs n’avaient pas été assez puissant pour le coup… Mais ils achevaient le travail de la guérisseuse.
-Lord Yardley, j’en ai fini avec elle…
-Appelez la Miss Latimer.
-Bien My Lord. Elle doit de reposer pour s’auto-régénérer. Son organisme rejette mon aide.
-Pourquoi ?
-Je ne connais pas très bien sa race. Elle a assimilé une partie de mes pouvoirs de guérison. Elle les a copié et est entrain de les utiliser. Quelle étrange créature.
Je n’en entendis pas plus. Je sombrais dans un sommeil des plus profond, dans ce que l’on pourrait assimiler à un château, une forteresse, avec ce qui pourrait être un prince charmant et moi une princesse de conte de fée. Mais je n’en suis pas une. Tout cela n’existe que dans les livres que l’on lit aux enfant pour leur donner des illusions sur le monde dans lequel ils vivent. La violence dans laquelle je vis. Ça c’est la réalité. Ma réalité.

*****
Je me réveillai en sursaut, couverte de sueur,. Les évènements de la soirée ne cessaient de me hanter. Les paroles que j’ai entendu sous l’eau. Un questionnement sur ma destinée dont les dés ont déjà été jeté et le chemin tracé…
Je tâtais les draps de soie fine. Je n’étais plus sur cet endroit dur, froid. Je n’étais plus sur cet endroit dur, froid. La brusquerie de mon mouvement ranima la douleur à mon flanc. Je gémis, de petites larmes perlant aux coins de mes yeux. Je sentais quelque chose couler le long de ma blessure. C’était chaud, visqueux…
-Non !
Obadiah, qui devait se tenir dans un coin sombre de la pièce, se jeta sur moi et comprima ma plaie. Il m’avait plaquée contre lui, enfouissant son visage dans mon cou, me maintenant fermement par la taille. Les mouvements de son torse finirent par me bercer et je me laissais aller à cette étreinte sans pudeur.
Mon sang avait arrêté de couler. J’allais devoir faire plus attention à ce détail le temps que tout ça se referme. Obadiah s’en aperçut aussi et desserra à peine son étreinte pour se débarrasser de la compresse et l’envoyer au loin. Il passa sa main dans mes cheveux pour attirer mon visage vers le sien.
Il effleurait ma mâchoire avec ses lèvres, y laissant d’agréable brûlure. Ma température avait du retournée à la normale car je ne ressentais aucune forme de répulsion. Il me gratifia d’un sourire. Pour m’amuser, j’adoptais un ton cinglant.
Vous ne devriez pas être aussi proche de moi.
J’avais fini ma phrase avec un petit rictus malicieux. Or l’effet fut tout autre. Obadiah se figea instantanément et stoppa ses caresses. Mes yeux s’agitaient dans l’espoir de comprendre ce qui avait pu le rebuter. Je devais maintenant réapprendre à interpréter son âme. Ses yeux ayant totalement changé, passant d’un violet extraordinaire à l’ambre pur qui, je confesse, lui saillait divinement bien. Là n’était pas tout à fait le point essentiel. Ses pupilles en morceaux d’or avaient disparue pour ne laisser place qu’à l’ambre, tel un coulis couleur caramel en fusion. L’inquiétude s’emparait de moi.
-Lord Yardley ?
-Vous avez raison.
Sur ceux, il se leva et quitta la pièce, me laissant seule avec ma bêtise. La chambre me paraissait plus froide tout à coup. Des frissons parcoururent mon corps. J’avais de nouveau la sensation de la couronne de trépan me transperçant le crâne. Je frôlait l’endroit où elle s’était incrustée en moi. Ma transformation se faisait sans que je ne m’en rende compte. Je ne parvenais pas à faire sortir ce cauchemar de ma tête. Je laissai aller mes larmes. Tout ce sentiment de solitude qui s’était enfoui en moi refis surface. Je me revoyais dans ma cellule…
-Non… non… non… Sort de ma tête !
Je suppliai le passé de disparaitre pour que je puisse avancer.
-J’ai besoin d’air.
J’enfilai une robe de chambre que l’on avait déposé là à mon attention. Celle-ci était loin d’être à la hauteur de celle que Maelwenn m’avait donné mais elle tenait chaud. C’était la seule chose que je recherchais. Et ma blessure qu’elle aille au diable. Je me sentais parfaitement apte à déambuler sur l’herbe et le sol plat du dehors. En plus l’aurore commençait à propager ses couleurs mauve et or sur les cimes des arbres qu’elle illuminait tel des flambeaux.
Je n’avais pas trouvé de chaussures et marchais pieds nus sur des tapis épais et doux alternés de dalles de marbres froides et dont les couleurs étaient associées aux pièces. Lorsque j’entendais des bruits, je me faufilais derrière un meuble ou une colonne avant de poursuivre ma route en terrain découvert. Une servante venait de sortir d’une pièce avec son balai et son seau d’eau. Je regardais alentours avant de m’y faufiler. Personne.
C’était un charmant petit salon décoré avec goût dans des bois tendre et clair il devait finalement avoir un usage de boudoir. La luminosité rentrait dans la pièce par les grandes portes-fenêtres qui composaient deux pants de murs. L’une d’entre elles était ouverte. J’en profitais pour m’éclipser dehors sans pour autant m’échapper. Je n’aurais pas pu même si je l’avais voulu. Mes gardiens sont bien plus fort que moi à ce niveau là et mon absence serait remarquée d’ici peu.
Je profitai donc de ce moment de liberté. Cela peut sembler contradictoire mais cette solitude est plaisante. La rosée du matin me donne des frissons et trempe le bas de mes vêtements qui boivent chacune de ses gouttes. L’air est empli de l’odeur du matin qui s’imprègne sur moi, l’odeur de l’herbe fraîche, la senteur des nouveaux rayons de soleil sur ma peau.
Je ferme les yeux et étend les bras pour savourer cet instant, non pas magique, mais réel. Il fait partit de l’un de mes moments de répits que je dois voler. Mon visage prend des traits aigre à cette idée. Même si je ne suis plus à l’Asylum, je ne suis toujours pas maîtresse de mon être. Je n’y ai jamais goûté d’aussi loin que je m’en souvienne. C’est quelque chose de nouveau et qui m’effraie un peu. Mais c’est aussi comme une pâtisserie goûteuse dans laquelle on veut mordre à pleine dents.
Mon bonheur simple fut de courte durée. Une personne accourut dans ma direction. Je perçois sa foulée qui fait crisser les brins d’herbes à chacun de ses pas. J’expire tout l’air de mes poumons dans un soupir. On me dépose un manteau sur les épaules. Je reconnais cette présence et lorsqu’il me toucha, un courant électrique nous traversa puis une douce chaleur. Son parfum de fleurs sauvages et de grandes prairies embaumait mon odorat.
-Miss Latimer ! Que faîtes vous dehors de si bon matin et pieds nus en plus ?
Je me retournais pour me retrouver nez à nez avec Lord Wolfe. Ses mains de part et d’autre de mes épaules, sa stature musclée et élégante m’enveloppant. Son regard en disait long. Il était inquiet mais aussi en colère. Ses pupilles blanches étaient étrécis à leurs maximum. Et je me perdis dans son regard. Notre première rencontre n’avait pas été des plus agréable. Lors de la seconde je n’avais pas noté certains détails. Il m’apparaissait maintenant plus beau et plus bienveillant que les dernières fois. Même si son visage avec des traits montrant un certain tempérament pourrait le faire passer pour une personne malveillante.
-Lord Wolfe ? dis-je hébété.
-Je vous ai demandé ce que vous faisiez là, dehors, par cette fraîcheur. Dois-je vous rappeler que vous avez été blessée ? Et plutôt gravement d’après ce que j’ai cru comprendre. Êtes-vous inconsciente ?
-J’avais besoin de m’échapper…
-Vous vouliez vous enfuir ? hurla-t-il.
-Non ! Non, vous vous m’éprenez. J’avais besoin de respirer, de me ressourcer.
-Vous vous sentez mieux maintenant ?
Il avait prit un ton grave tout comme son regard.
-J’étais bien. Seule.
Sans un mot, il prit ma main et m’entraina à sa suite. Je fus plus confuse que choquée par son acte. Il ne parlait plus et se dirigeait en hâte vers le petit salon par lequel j’étais passé. J’avais du mal à le suivre et tirai sur son bras de mon autre main pour attirer son attention. La blessure commençait à m’élancer et je ne voulais pas qu’elle se rouvre une fois de plus. Wolfe se retourna alors brusquement et attrapa mon autre main.
-Qu’y-a-t-il ?
-Vous marchez trop vite et ma blessure.
-Bon sang !
Deux mots. Deux simples petits mots et nous reprîmes notre chemin à une cadence plus souple. Pour autant, sa main ne lâchait pas la mienne, et même, la serrait un peu plus fort.

Lord Yardley nous attendait, faisant les cents pas à travers le salon. Wolfe, qui c’était maîtrisé jusque là, se mit à lui aboyer dessus. Il venait de me lâcher la main pour lui décocher une droite en pleine mâchoire. Cette dernière en souffrit et le lion en eut la lèvre fendue. J’assistai impuissante à ce spectacle.
-Cela fait trop d’erreur en peu de temps Yardley. Vous venez de me prouver une fois de plus votre incompétence. C’est à croire que vous… Je l’emmène avec moi. Je serai peut-être mieux à même de la protéger.
Les yeux de Lord Yardley avaient repris leur teinte violette ainsi que leurs morceaux d’argent qui semblaient pointer leurs flèches sur Lord Wolfe.
Sans s’allonger en commentaire, le loup récupéra ma main et m’entraina dans le grand hall. Il aboya des ordres et exigea qu’ils fussent exécutés dans l’instant. Obadiah regardait la scène, les yeux dans le vague, appuyé contre une colonne, bras croisés.
Sans un regard en arrière, Wolfe m’emmena à sa voiture sur laquelle ont pouvait voir ses armoiries faîte d’argent, de blanc et de rouge. L’argent. Chose étrange pour un loup garou. Le tout représentait un loup sur fond de pleine lune entouré d’arabesque. Je grimaçai en posant un premier pied sur le gravier. La sensation était loin d’être agréable. Lord Wolfe soupira (d’amusement ?) et me souleva. J’entourai mes bras autour de son coup et me mit à rougir de mon audace. Il respirait fort. Il avait comme moi ressentis ce brin d’électricité. Il me plaça soigneusement sur la banquette avant de s’adresser à son cocher.
-Wolfe Abbey.
-Bien My Lord.
J’allais une fois de plus changer de résidence. Prennent-ils en compte mon avis ? Non.
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Message par Berangere Mar 7 Juil - 12:38

Prochain défi : introduire ou évoquer une étrange créature... Tu as le choix parmi les images ci-dessous...

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Message par EthelXIX Mar 7 Juil - 16:36

Challenge accepted ! Et ça m'inspire en plus. Merci Bérengère ^^
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Message par Berangere Mar 7 Juil - 18:48

Héhé ! Razz
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Message par Carca Ven 10 Juil - 4:48

Toutes ou presque ont des ailes, ces creatures sonr électriques , ça  va donner sous la plume d'Ethel, hi' hi !clown
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Message par EthelXIX Ven 10 Juil - 8:21

Je pense pouvoir quasi toutes les utiliser... Pour certaines, elles étaient déjà prévu même. Une idée un peu folle m'a réveillé (oui je dors pas très bien en ce moment et du coup des idées chelou fusent dans ce qui me sert de cerveau).
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Message par Berangere Ven 10 Juil - 10:38

C'est bien laisse aller ta "folitude" !!! Razz Razz Razz
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Message par EthelXIX Dim 19 Juil - 12:45

Voilà un petit portrait plein pied de Sibyl (oui elle n'est pas sous sa forme avec les crocs et les cornes ^^). Bon la couleur viendra plus tard et le noir et blanc aussi.

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Message par Smoothy Sam 1 Aoû - 11:34

Alors elle arrive cette suite Ethel ? On a hâte de voir le bestiaire...
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Message par EthelXIX Sam 1 Aoû - 16:42

Le truc c'est qu'il commence à y avoir pas mal de personnages et que j'ai peur de ne pas pouvoir tous les gérer hors certains me semble essentiels... Comment je me débrouille je me fais un diagramme dans ma chambre ?

Et oui il va y avoir de nouveaux arrivants ^^ J'ai compté en tout il y a une quinzaine de personnages...

Ah oui et.... MOI J'ATTENDS TOUJOURS VOS SUITES ALORS DÉPÊCHEZ-VOUS !!!
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Message par EthelXIX Dim 2 Aoû - 21:57

J'en suis à la moitié. Allez demain j'écris j'en écris 1/4 ce qui fera 3/4 (si l'inspi est avec moi. J'espère refaire un rêve chelou comme la nuit dernière qui m'inspire pour un autre projet dans un coin de mon cerveau) Alors s'il te plait marchand de sable, fait moi rêver. (On pourrait alors emmètre l'hypothèse que le marchand de sable est une personne pas très fréquentable. Il te fait dormir avec du sable ! Dormir = rêve/trip sable = poudre ! Complot c'est un complot ! LOOOOOL trip de minuit. J'aime mon cerveau à cette heure si il dit que des âneries et il dérive complètement haaaaaaaaaaa ça fait du bien. Laisse toi t'envoler dans le pays des merveilles ^^)

J'en reviens pas sur ce que je viens de dire à propos du Marchand de Sable. Faut pas qu'il m'abandonne il est source d'inspiration.
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Message par EthelXIX Sam 8 Aoû - 21:19

Bientôt fini ^^ Qui me donnera mon prochain défi !!!
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Message par Shadow27 Dim 9 Aoû - 20:44

Moi !
J'attends que tu poste la suite et je réfléchis à un défi scratch
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Message par EthelXIX Lun 10 Aoû - 12:02

J'ai finit de l'écrire à la main ^^ Maintenant je dois le taper j'en ai pour un moment. Je suis très lente Twisted Evil
Oui je préfère toujours écrire à la main avant pour des changements de dernière minutes : un mot qui me plait pas, une phrase en plus ou en moins ^^
Hâte de ce nouveau défi. Franchement je suis hyper motivé !!! Et cette nuit j'ai pensé, selon la tournure que prendra l'histoire, j'aimerai bien continuer l'aventure avec Sybil ^^ ou au travers d'un autre personnage ou alors une autre histoire.
Je pense que le chapitre 10 représente à peu près le milieu du récit dans ma trame actuelle ^^
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Message par EthelXIX Lun 17 Aoû - 16:58

10
On ne peut éviter la guerre quand elle est là


Nous arrivâmes aux portes de Wolfe Abbey. Contrairement à la première impression que mon rêve a dû influencer, l’endroit ne semblait pas austère. Lord Wolfe voulut m’aider à descendre, mais affaiblie comme je l’étais, je tombais du marchepied. Il me rattrapa avec délicatesse et me sourit. Je sentis mes joues s’embraser.
-Merci, bredouillais-je.
-Miss Latimer… me répondit-il sur un ton sévère et désapprobateur avant de se mettre à rire.
Je le regardais, incrédule. Étrange personnage. J’allais devoir apprendre à le connaître, ce qui me semblait de plus en plus être une perspective intéressante. Je me sentais glisser et m’agrippai alors à son cou, nos visages défiant la bienséance. Mon cœur battait horriblement vite, alimenté par des décharges électrique. Je me mis à trembler.
-Je ne vous laisserai jamais tomber Sibyl.
Il venait d’employer mon prénom… Je fus parcourue de nouveaux frissons. Les yeux de Wolfe s’emplirent d’inquiétude.
-Souffrez-vous du froid ?
J’opinai. Les portes s’ouvrirent, nous envoyant des bourrasques de vent. Un jeune homme arriva avec une épaisse couverture. Il dégageait la même aura que Caëlrence, la démone femme de chambre de Maelwenn. Wolfe nous enveloppa tout les deux, amenant un petit excès d’intimité.

Un grand hall fastueux s’ouvrit à moi. Il était agrémenté de tableaux mettant en scène des créatures de la nuit. Certains exposaient même l’antiquité dans ses moments tragiques.
-Je vous emmène au salon. Votre chambre n’est pas encore prête. Il s’y trouve Gumiho et…
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que déjà l’intéressé courrait vers nous. Elle était sortie d’une pièce d’où je pouvais voir des canapés et des chaises… occupées. Le salon ? Pour sûr.
-Vous la ramenez… (elle sembla hésiter l’espace d’un instant) enfin !
Elle semblait forcer un peu son enthousiasme. Je fus surement la seule à le noter car le loup continua sa route.

Le salon était immense, dans des teintes or, crème et opale. Les causeuses et les chaises étaient sculptées dans de l’acajou est les tables et les commodes en ébène. Une immense cheminée se dressait au fond de la pièce. Elle était en marbre d’un blanc pur où siégeaient deux loup sculptés de part et d’autre de l’âtre.
Mon regard balayait l’assistance. Le trop plein d’aura différente et mélangée me fit tourner de l’œil. Non pas encore ! Je n’avais plus beaucoup de force et lâchai le cou de Wolfe. Celui-ci, me sentant partir à nouveau, me rapprocha de lui (dans la possibilité d’une proximité encore plus étroite) et affermit ses prises. Il y eut du mouvement puis je me retrouvais allongée sur le plus moelleux et le plus merveilleux des sofas. Pour autant ma nausée ne passa pas.
Wolfe me recouvrit avec son manteau et un plaid puis partit chercher quelque chose à boire, des sels… À vrai dire, il commençait à s’échauffer et d’un ton qu’il voulut posé (mais qui du coup était tendu) me confia aux bons soins de Gumiho et de la compagnie.
-Pauvre créature, dit une voix cristalline (cela commençait à m’agacer d’être qualifié de créature). C’est donc elle la dernière Maléficienne.
Un homme lui répondit d’une voix grave et exaspérée.
-Et c’est sur elle que tout repose. Nous n’y arriverons jamais si elle continue à perdre connaissance à chaque fois qu’elle croise l’un d’entre nous.
-Mais Lucian, c’est la première fois qu’elle rencontre autant de créature de la nuit et de différentes natures. Elle doit être plus sensible que…
-Elizabeth. C’est une faible. Elle n’a rien d’une… Elle n’est rien. On mourra tous si…
-Si quoi Lucian ?
La voix de Lord Wolfe tonna et se répercuta dans toute la pièce. Aucun ne savait où regarder mis à part ce Lucian qui scrutait le loup. Elizabeth, elle, restait fixée sur Lucian, effrayée. Les quelques autres membres du groupe, y compris Gumiho, restaient figés. La tension montait entre les deux individus.
-Hati, elle est inutile et tu le sais aussi bien que moi. Elle sera plus qu’un poids et le temps qu’elle apprenne à utiliser ses pouvoirs, il y a de fortes chance que tout soit fini. Elle aussi. Tout le monde veut déjà la voir morte.
-C’est pour cela que nous nous devons de la protéger. Elle a plus de capacités que tu ne peux l’imaginer. Et j’ai confiance en elle.
-Confiance ! Hati, tu es devenu fou. Jusqu’à sa libération nous ne savons pas qui elle a fréquenté. Elle peut être au service de n’importe qui !
Ils discutaient comme si je n’étais plus là. Alors, aux yeux de certains, j’étais déjà une traîtresse avant même de connaître les causes de ce « combat » dont on ne m’a toujours pas vraiment expliqué les attenants et où tout cela aboutirait.
Un brun longiligne qui observait la scène depuis son coin sombre, fini de boire son verre où il resta encore une substance visqueuse adhérant à la paroi. Une silhouette flou se déplaça. Le jeune homme n’était plus à son poste mais devant Lucian. Il lui maintenait le poignet et me regardait attentivement.
-Je crois en Hati et notre cause. Le soleil est haut Lucian. Nous reprendrons cette discussion plus tard. Elizabeth, Olivia, allons nous coucher. Pardonnez don comportement Miss Latimer.
Il me fit un sourire tout en dent et en… canines d’une longueur inhumaine. Leurs teint pâle me sauta aux yeux. Il emmena les siens en dehors du salon. Je restais bouche bée.
-Ce sont des vampires de sang pur, m’expliqua Gumiho. Celui-là c’est Aaron, il est un allié précieux.
Je la regardai comme si elle était… Bon je ne peux pas dire « monstre » ni « créature étrange » car c’est déjà d’une certaine manière le cas. Une question toute autre bouscula mes pensées. Je bredouillai pour formuler comme il faut ma question, mais désarçonnée que j’étais, elle sortie d’une façon étrange, comme l’on jetterait une crêpe en pleine figure à quelqu’un. En l’occurrence ce « quelqu’un » était Wolfe.
-Qui est Hati ?
Un homme singulier, la trentaine, s’avança. Son teint plutôt pâle (un peu moins que celui des vampires) faisait ressortir ses cheveux blancs ébouriffés teintés de mèches noires éparses. Ses yeux en amendes, bleu comme la topaze, brillaient presque. Il prit Wolfe par les épaules en franche camaraderie et le pointa du doigt.
-Allons, tu ne lui a pas dit ton vrai nom ?
-Nous n’avons pas eu le temps d’en discuter.
-Bon alors je vais faire les présentations à ta place. Ce n’est pas très poli de ne pas ce présenter comme il faut. Miss Latimer, je me nomme Byakko. Maintenant permettez moi de vous présenter Hati, loup-garou et surtout fils de Fenrir. Il chasse la lune à ses heures perdues.
-Je crois que je… Quoi ! Je veux dire… Comment ?
-Byakko, Miss Latimer est épuisée. Je vous expliquerais cela en temps voulu. Pour le moment…
-Oui. Pardonnez mon impolitesse, m’excusai-je.
-Non ce n’est rien. C’est tout à fait normal.
Je relevais les yeux mais pas la tête. J’étais assez gênée comme ça. J’avais oublié que je n’étais pas très (voir pas du tout) présentable. Je voulu disparaître sur le champ. Le malaise me colle à la peau.
Soudain, une brume précéda une jeune femme d’une beauté à couper le souffle. Ce qui fut mon cas. Je n’avais, une fois de plus, jamais eu affaire à un membre de cette espèce qui m’est au passage inconnue. Elle portait une robe blanche si légère qu’elle se balançait au grès du vent qu’elle produisait. Sa longue chevelure blonde en anglaise lui arrivait jusqu’aux reins. Elle était élancée, fine, sa peau diaphane faisant ressortir ses yeux pétillants vert émeraudes. En me souriant, elle redressa ses oreilles pointues, un peu plus que celle des elfes, et plus grande aussi.
-Hati, notre jeune invitée est épuisée et doit avoir faim. Est-ce que je me trompe, Miss Latimer ?
Elle avait posé une main réconfortante sur mon épaule. La jeune femme se retourna vers Wolfe (temps que la question de son nom ne sera pas éclaircie, je continuerai à l’appeler par son « pseudonyme »). Elle lui sourit de toutes ses dents affilées. Un frisson me parcourut. Je me souvenais maintenant. Dans mes recherches sur l’origine de mes pouvoirs, j’avais lu quelque chose à propos des siens. Elle est une sylphide. Je n’avais donc rien à craindre d’elle. Wolfe s’approcha de moi et me tendit la main.
-Vous pouvez marcher ?
Je ne savais pas quoi répondre. Je hochai timidement la tête. Je perdais mes mots. Pourquoi tout à coup, je n’arrivai plus à lui parler.
-Marianna, demande aux cuisiniers de lui préparer à manger.
-Je t’ai dit un milliard de fois de m’appeler Maria.
-Maria… , gronda-t-il.
-Pas la peine de t’énerver. C’est bon j’allai y aller.
Sur ces mots, elle disparue dans sa brume. Elle devait pouvoir aller où elle le souhaitait.
-Gumiho, sa chambre est prête ?
-Oui, Seigneur Hati.
-Vous pouvez disposer. Non juste avant… Gumiho envoyez lui une femme de chambre. Byakko, va me chercher des bandages propres et des onguents. Tu les feras passer par la femme de chambre.
Les deux se volatilisèrent pour exécuter les ordres. Je me levai tant bien que mal pour marcher jusqu’à ma chambre. Les paroles de Lucian ne cessaient de repasser en boucle à mes oreilles. Il allait falloir que je leur prouve que je ne suis pas la faible qu’ils imaginent. Mais mes jambes avaient décidé le contraire. Elle ployèrent sous mon poids et ma fatigue. Faible… Je tentais en vain de me redresser. On me déposa alors une couverture sur mes épaules et Wolfe me serra contre lui. J’étais un peu perdue. Tout cela valait plus que des mots. Cela tombait bien car nous n’en avions plus. Il prit mon menton entre ses doigts et releva mon visage pour plonger ses yeux dans les miens. Je me perdis dans ses abysses d’ambre et, lorsque je prêtai attention à ses pupilles blanche comme la neige, une vague de chaleur s’empara mon ventre et embrasa ma poitrine.
Wolfe repoussa une mèche rebelle derrière mon oreille et déposa un baisé sur mon front. Nous avions alors fermé nos yeux. Je savourais cet instant. L’odeur des prairies m’envahissant. Une pointe de regrets m’assaillie. Obadiah. Je ne sais plus ce que je dois penser. Je ressens les mêmes sensations agréable avec l’un et l’autre. Mais maintenant c’est différent. Le peu de peur qui subsistait en compagnie d’Obadiah était totalement évincée en présence de…
-Hati… Je veux dire… Lord Wolfe… Je…
Je venais de briser ce moment… troublant. Il me souleva dans ses bras et, comme un peu plus tôt, me serra plus que nécessaire.
-Mettez vos bras autour de mon cou.
Son visage était illuminé rien qu’à cette idée. Je rougis de mon audace et exécutais ses ordres. C’est alors qu’il susurrât à mon oreille, ses lèvres effleurant ma mâchoire.
-Laissez Lord Wolfe de côté et appelez moi comme vous venez de le faire.
-Hati…
J’étais hypnotisée, envoutée par sa voix, son parfum, son étreinte… Mon cœur sauta plusieurs battements lorsque « accidentellement » ses lèvres frôlèrent la commissures des miennes. Il ne semblait pas désolé mais était resté aux limites, à l’extrême limite du code de bonne conduite d’un gentlemen.
Nous arrivions enfin dans ce qui allait devenir mon énième chambre. Puis le petit rituel du dîner commença. C’est à ce moment que Hati s’absenta. Il m’assura qu’il viendrait prendre de mes nouvelles une fois que j’aurais pu dormir. Mon horloge allait-être complètement décalé ? Gumiho était présente et veillait au bon fonctionnement des choses. Elle s’assit en face de moi et montra les chouquettes à la crème du doigt.
-Je peux ?
-Oui, bien sûr.
-Vous savez Sibyl… Vous me permettez de vous appeler Sibyl ?
-Oui continuez.
Elle enfourna une autre chouquette dans sa bouche et prit un gâteau à la carotte qu’elle examina avant de le reposer. Peut-être pas à son goût ? Au mien non plus d’ailleurs.
-Avant tout, veuillez revoir votre jugement envers moi. Ne soyez pas trop sévère. Je ne veux pas vous influencer. Ce sont des histoires entre un lion détestable et une renarde orgueilleuse.
-Ce n’est pas à moi de vous juger pour cela…
-Pour parler franchement, je n’aime pas ce lion et méfiez vous de lui.
-Pourquoi ?
-Parce que je ne l’apprécie pas, dit-elle sur un ton enjoué. Passons. Vous avez rencontré beaucoup de nouvelles espèces de créatures aujourd’hui. Qu’elle horreur de dire ça. Mais comment ressentez-vous ces choses là ?
-Je ne sais pas. Des fois cela agit comme un répulsif. Et d’autres fois, c’est le contraire. Je suis presque comme attirée.
-Nous allons devoir travailler ce don. On peut en tirer plus que ce que vous pouvez en donner maintenant.
-Excusez-moi ? En tirer quoi ?
-Je me suis mal exprimée. Ici, nous vous aiderons de notre mieux à contrôler vos pouvoirs. Il va falloir vous adapter à ce nouveau rythme de vie.
-Nouveau rythme de vie ?
-Oui, nous avons tendance à plutôt vivre le soir.
-Le soir ?, je répétais comme une idiote la fin de ses phrases. Je dois être exaspérante.
-Oui, nous avons quatre vampire et un loup-garou. Et pour les autres c’est pareil, moi incluse. Les rayons du soleil ne sont pas trop de notre genre. À part Maria. Les sylphides s’amusent de jour comme de nuit.
Les onguents venaient d’arriver. Gumiho décida qu’elle m’en avait assez dit pour le moment et laissa ma femme de chambre me soigner.
-Bon et bien à ce soir. Dès que la nuit sera tombée tout le monde se réveillera. Vous avez le temps d’ici là pour reprendre un peu de force.
-Merci Gumiho.
Elle me regarda avec un air hautain (faux ?). Les habitudes ont la vie dure.
-Pas de quoi. Dormez. Vous êtes plus en sécurité dans cette abbaye que chez ces incapables.
Je hochais la tête puis elle s’en alla. Elle avait parfois des mots durs mais lors de cette petite conversation, j’eu l’impression de marquer des points dans ses bonnes grâces. Je m’allongeai et m’endormi aussitôt.

*****

Aucun cauchemar ne vint troubler ma nuit. Cela faisait une éternité que je n’avais pas pu dormir aussi paisiblement et récupérer. Si cela avait été un jour… je m’extirpai un peu à contre cœur des draps épais et chaud. Je tenais enfin sur mes jambes. J’attrapai une robe de chambre et m’y enveloppai. Elle portait la même odeur de fleur sauvage et de prairie que la chambre. Tout en laissant mon esprit profiter et surtout ne pas penser. Je regardai par la fenêtre. Le premier quart de lune était imposant dans la nuit noire. Je ne voyais aucune étoile mais la lueur de la lune suffisait à éclairer la cour.
Une drôle de créature venait d’atterrir devant Gumiho. Celle-ci semblait furieuse. J’entre-ouvris la fenêtre pour mieux voir et entendre. La créature aurait du être un renard, hors elle s’assimilait à une bête difforme. Elle possédait la même fourrure que la renarde mais se trouvait affublé des caractéristiques d’un cygne. Ses grandes ailes blanches trainaient par terre. Elle courba l’échine dévoilant un bec plutôt qu’un museau et des pattes palmées.
Gumiho lui hurlait après dans un dialecte incompréhensible. La langue de sa lointaine contrée je suppose. Au moment où elle leva la main sur elle, un énorme tigre s’interposa. Lorsqu’il rugit, ses flammes bleue topaze parcoururent tout son corps. J’ai cru un instant qu’il allait se mettre à cracher du feu. Gumiho eu un mouvement de recul et abaissa sa main. Elle regardait les deux créatures, interdite… le renard-cygne se métamorphosa en une jeune femme aux longs cheveux blancs, ses yeux marqués de traits noirs intenses. Le tigre fit de même et pris la forme de Byakko. Ils étaient de toutes évidences nus mais cela ne sembla pas leurs poser de problèmes.
Byakko enlaça la jeune femme et commença à l’emporter avec lui. Gumiho l’interpella et il lui répondit dans sa propre langue. Je pouvais distinguer les différentes musicalités des mots mais sans les comprendre. Gumiho glapit et marcha d’un pas déterminé vers le petit bois.
-Les thérianthropes… Si possessifs et si sanguins.
La personne qui venait de parler éclata d’un rire cristallin. Je sursautais. Je ne l’avais pas entendu venir.
-À vrai dire c’est plutôt nous qui aimons le sang.
Elizabeth la vampire dévoila ses crocs et en toucha un du bout de sa langue. Ce seul contact suffit à faire perler une goutte de sang. Elle me regarda soudainement avec envie. Je n’osai plus ni parler ni bouger. Mais le liquide qu’elle aimait tant commença à bouillir en moi. Je ne voulais pas créer d’esclandre mais je me défendrai si cela s’avère nécessaire.
-La demi-démone est revenue. On ne veut pas me dire à quoi elle sert. Je ne suis qu’un pion de l’échiquier après tout.
Elle soupira.
-Demi-démone ?
-Oui c’est la demi-sœur de Gumiho. Une histoire compliqué avec leur père. Gumiho est pure alors que sa sœur est le fruit d’une humaine. C’est pathétique, même pour un sang pur comme moi. Je suis plutôt du genre visionnaire.
-Je vois… Mais si vous êtes une sang pure, vous êtes importante au même point que Aaron, Lucian et Olivia ?
-Seul Aaron est « digne » de participer à la mise en place du jeu. C’est un bon stratège. Seulement quatre dirigent ce jeu et vous, vous êtes leur pièce maîtresse.
-Je ne comprends pas où vous voulez en venir.
-Ça ne fait rien.
Elle sortie de sa rêverie et bondit d’excitation.
-J’ai terriblement envie de sang. Pas vous ?
-Pas tout à fait. Je suis plus pâtisseries.
-Oups ! Pardonnez moi. Venez, allons manger.
Son enthousiasme était quelque peu déstabilisant. Elle m’entraîna bras-dessus bras dessous en sautillant à travers un dédale de couloirs. La tenue de sa robe sophistiquée allait à l’encontre de son esprit extravaguant. Ses crocs menaçant devenaient un paradoxe à son sourire gai et ravageur. Elle n’avait remonté qu’une partie de ses cheveux et laissait le reste de sa chevelure blonde s’éparpiller autour d’elle. Elle s’arrêta net et se retourna vers moi, affichant une expression indéchiffrable et poussa un couinement strident.
-Qu’y-a-t-il ?
-Nous avons un gros problème. Très gros même.
Elle m’inquiétait. Mon sang ne fit qu’un tour.
-Nous sommes attaqués !
-Si vous restez comme ça, oui vous allez l’être.
-Quoi ?
Je ne comprenais rien à cette situation burlesque. Il ne me semblait pourtant pas que les gens de l’abbaye soient en alerte.
-Nous avons oublié de vous habiller ! C’est inconvenant pour vous face à ces messieurs !
Je fermis les yeux un instant. Cette vampiresse venait de me faire paniquer pour des vêtements. Mon sourcils gauche tressautait. Elle reprit mon bras et ni une ni deux, nous étions dans ma chambre. Là elle ouvrit en grand tout les placards et siffla d’admiration.
-Hati a vu grand. Et comme toujours il a vu juste. À ce rythme, il pourra peut-être égaler mon Aaron.
Elle me fit un clin d’œil complice. Une minute, rien ne c’est encore passé entre Hati et moi… Élizabeth sortis le tout et me le déposa dans les bras.
-Vous avez dix minutes maximum pour enfiler ça car je meurs littéralement de faim. Je m’occuperai de vos cheveux après.

*****

J’entrais aux côtés d’Elizabeth. Olivia et Maria nous avaient attendue.
-Miss Latimer, Elizabeth a fait des miracles avec vos cheveux…
-Vous pouvez m’appeler Sibyl cela ne me dérange pas.
Toutes me sourirent. Gumiho vint nous rejoindre suivie de loin par sa demi-sœur. Elles portaient des robes dont je n’avais jamais vu la coupe auparavant. Scindé en deux parties distincte, le haut, dont un côté est rabattu sur l’autre, et une énorme jupe démarrant juste en dessous de la poitrine. Ce que l’on pourrait qualifier de haut avait son encolure en fourrure pour Gumiho et en duvet pour sa demi-sœur. Elles marquaient leurs différences jusque dans leurs vêtements. Maria releva ma réaction et annonça gaiement.
-Gumiho, je ne crois pas que vous ayez présenté votre sœur à Sibyl ?
La renarde la foudroya du regard, son expression figée dans un rictus de mépris. Elle jaugea sa sœur d’un air hautain et se retourna vers moi en désignant sa sœur de la main.
-Sibyl, permettez moi de vous présenter ma demi-sœur…, elle sembla butter sur le mot avant de le cracher et reprit, Ha-Neul.
-Ravie de faire votre connaissance Ha-Neul, dis-je d’un ton que je désirai enjoué pour l’intégrer au groupe. Les autres furent surprise. Mais moi, je n’avais pas peur de Gumiho. J’avais moi aussi été exclue et rejetée par les miens. Je ne comprenais que trop bien ce sentiment de replis.
Ha-Neul se crispa lorsque son nom fut prononcé. Elle s’inclina à la façon asiatique et répondit d’une voix mal assurée.
-Enchantée.
Son regard me suppliait sur ses derniers mots. Toutes, mise à part Gumiho, semblaient gênée. Quel était le problème avec cette fille. Ce n’est pas sa faute si sa mère est une humaine et, dans le pire des cas, elle ne semble pas être une demi-démone vengeresse.

Les conversations allaient bon train autour de la table. Chacun était assis devant son partenaire selon les affinités. Excepté Gumiho et Maria. On m’avait placé en bout de table face à Hati (mais loin). L’ambiance légère qui régnait jusqu’à présent fut balayé par Aaron qui, reposa délicatement son verre et regarda à tour de rôle Byakko et Hati.
-Byakko, qu’en est-il des positions de l’orient ?
-Certains rallient notre cause. D’autres ne prennent part à aucune. Le restant ce laisse bercer par ses douces promesses d’un monde meilleur pour les créatures de la nuit.
-Messieurs, et si nous parlions de cela autour d’une tasse de thé dans le salon ?, s’interposa Elizabeth. La stratégie est importante je vous l’accorde mais un repas en est une autre.
Aaron la fusilla du regard et soupira consterné. À l’évidence, il n’avait pas de temps à perdre. Olivia et Maria vinrent au secours de leur amie.
-Oui nous passions un si bon moment ici.
-Et le thé sera plus à même de détendre et focaliser nos esprit.
-J’ai en plus de ça ramené une décoction spécialement pour vous.
Gumiho était intervenue ce qui me surpris. Depuis le début elle était restée si silencieuse à observer Ha-Neul et Byakko qu’elle avait réussi à se faire oublier.

*****

-Est-ce un phœnix ?, demandai-je à Olivia bien que je connaissais déjà la réponse.
L’oiseau imposait sa magnificence toute en plume de feu. Il se tenait dignement sur son perchoir et semblait écouter attentivement ce qui se passait. Ha-Neul jouait du piano pendant que sa sœur chantait dans leur langue natale. Elles avaient surement dut s’adapter à cet instrument. Le chant donnait une toute autre atmosphère à la pièce. Gumiho avait raison. Son thé était excellent.
Les trois hommes discutaient entre eux, excluant Lucian dont la colère était palpable. Je m’excusai auprès d’Olivia et partis le rejoindre. Il fallait crever l’abcès et j’étais déterminée à en apprendre d’avantage.
-Lucian, j’aimerai vous poser des questions si vous le permettez.
-Je vois qu’ils vous ont oublié. Leur pièce maîtresse qui n’est au courant de rien.
-Voulez-vous…
-Non je ne veux pas perdre mon temps avec un poids mort qui nous fera courir à notre perte.
-Dites moi au moins pourquoi nous nous battons !
-Ah ! Parce que vous vous incluez dans notre cause ?
-Vous ne me faîtes pas confiance. Pourquoi ?
-Effectivement. Je ne sais pas qui vous avez rencontré avant d’arriver ici ce qui pourrait révéler si vous n’avez pas été harponnée par l’ennemi.
Son discours me chauffait les oreilles. Je ne m’en rendis pas compte immédiatement mais je répliquai à son offensive en lui hurlant dessus. Il s’enfonça un peu dans son fauteuil sous le choc. Je le dominai de toute ma petite carrure.
-Je ne vous permet pas de m’insulter de la sorte ! Je n’ai rallié aucune cause ! Je ne connais pas vos ambitions !
À mesure que je m’énervai, je sentais mes pouvoirs affluer en moi. Rien de bon n’aller en ressortir. Un feulement sortis du plus profond de mes entrailles. Je voulais qu’il ait mal comme il me l’avait fait. Hors les conséquences furent physiques. Il se plia en deux portant les mains à son cœur. Je pouvais le sentir se serrer sous ma volonté. Je voulais prouver que je ne suis pas faible mais mon acte est à double tranchant… Ce n’est pas moi ! Mais je ne maîtrise plus ma magie.
-Sibyl ! Que… Arrêtez !
La voix implorante d’Olivia ne m’atteignait pas. Mes larmes perlaient à mesure que je meurtrissait son cœur. Mes griffent transperçaient ma chair, mes crocs fendirent mes lèvres. Je suppliais ma victime de m’arrêter. Autour de moi, rien. Il n’existait plus que ma proie.
C’est à ce moment, où Lucian était aux portes de la mort, qu’une main attrapa mon poignet et un bras m’étreignit, apaisant, parcourut de petites ondes électriques, vagues de bien-être. Ses doigts effleuraient ma nuque. Sa bouche mon oreille.
-Sibyl, vous n’êtes pas ça.
Je retournai lentement mon visage pour lui faire face. Les yeux ambre de Hati compréhensifs, se montraient d’une douceur extrême. Mes lèvres effleurèrent les siennes dans un « merci » inaudible. Discrètement, il embrassa ma lèvre supérieur, ne pouvant la voler plus. J’en rougis jusqu’aux bouts des orteils. Avons-nous été vu ? Ce n’est pas le moment. Je suis pétrie de remords à l’idée de ce que j’ai fait à Lucian.
-Je ne voulais pas !, m’écriais-je.
-C’est la preuve qu’elle n’est pas des nôtres, hurla Lucian.
-Tu l’as bien cherché Lucian. Elle t’avait posé une simple question. Pourquoi ne pas lui avoir répondu !, le réprimanda Olivia.
-Elle a raison. Mais c’était à nous de le faire. Nous n’aurions pas dut vous laisser dans l’ignorance Miss Latimer.
Aaron était posé et s’enquérait de l’état de son ami. À priori rien d’alarmant. Il demanda à Olivia de l’emmener dans leur chambre et proposa que nous discutions de certaines questions qui avaient besoin d’être élucidé. La musique avait cessé. Tout le monde se tenait en cercle sur des sofas ou des chaises.
Hati était assis à côté de moi et ne me touchait plus… Il avait un regard épuisé de toutes ces querelles. Aaron prit la parole calmement. Ses nerfs d’acier entraînée et solide à toutes épreuves.
-Miss Latimer. Votre réaction est purement défensive. Vous ne vouliez pas lui faire de mal.
Je ne savais plus où me mettre. Je regardai mes mains trembler. Ce n’était pas mon intention mais une partie noire de moi-même avait voulu se venger, quitte à en faire trop. Je hochai la tête.
-Vous allez parvenir à maîtriser vos pouvoirs, m’assura Elizabeth.
Arrêtez de dire ça. J’ai fait du mal à une personne qui n’est en aucun point mon ennemi. Expliquez moi ce que je fait ici ou laissez moi en paix. Mes pensées devaient s’écrire sur mon visage car Hati prit ma main et releva ma tête pour planter ses yeux dans les miens.
-Dîtes vous qu’en un sens, il l’a cherché mais que la prochaine fois… vous vous y prendrez autrement pour faire comprendre votre point de vue.
-Lucian est une tête de mule, renchérit Elizabeth. Il lui faudra plus de temps maintenant pour vous accepter.
Aaron et Hati la fusillèrent du regard. Elle inclina la tête en signe de soumission et de mutisme. Hati reprit ses explications.
-Miss Latimer. Le monde des créatures de la nuit est divisé en quatre groupes pour deux causes dans cette guerre.
-Les deux partis qui s’opposent sont d’un côté les Gardiens et de l’autre les Affranchis.
-Nous, nous sommes les Gardiens. Les ancêtres nous ont donné la mission de sauvegarder la paix et de protéger notre identité. Nous nous opposons aux politiques anti-humains. Nous souhaitons une cohabitation avec les humains et ainsi éviter toutes guerres inutiles.
-Notre chef est Hati et les ancêtres vous ont désigné comme notre arme Salvatrice ou Dévastatrice, suivant votre position dans ce combat.
-Je ne suis pas un objet dont vous pouvez disposer somme vous l’entendez !, me récriai-je. Vous m’avez aider à gagner ma liberté et je vous en serez à jamais reconnaissante. Mais…
-Laissez moi finir de vous expliquer Miss Latimer.
Pour appuyer ma réponse, Hati serra légèrement mes mains et m’indiquer que je peux lui faire confiance et que je dois à tout prix l’écouter. Je le laisse continuer.
-Voici l’un des quatre groupes dont je vous parlai au début. Avant de passer à celui des Affranchis, il y a celui des Neutres, qui ne souhaitent se ranger à aucune cause, et celui des Indécis qui eux ne savent toujours pas quel parti intégrer.
-Nous essayons de recruter le plus d’individus à notre parti. En revanche, nous sommes obligés de sévir avec les opposants.
Aaron et Hati se renvoyaient la balle longuement pour ces explications. Mais j’avais réclamé d’être au fait de la situation. Même si des choses me paraissaient évidente, je me devais d’écouter. Habituellement je ne suis pas pour la violence. Mais je ne vois ici aucune échappatoire, alors je demande.
-Et qu’en est-il des Affranchis ?
Hati haussa un sourcil et soupira avant de se lancer.
-Ils ne sont Affranchis que de nom. Ils défient les commandements des ancêtres. Leur seul but est de prendre tout les pouvoirs et de se débarrasser de la plupart des humains et asservir le reste. Leur chef est un illuminé qui déforme la parole des ancêtres. Et il vous cherche. La prophétie dit que deux choix s’offrent à vous. Soit vous nous menez à notre perte, soit vous nous sauvez tous, mais vous ne pouvez pas vous défiler.
-Je savais déjà cela. Mais ce que je ne sais pas c’est que si vous, vous êtes le chef des Gardiens, qui veulent faire le bien, qui est le chef de vos ennemis et qui veut tout anéantir ?
-Bonne question Miss Latimer. Il est primordial de connaître le nom de son ennemi pour mieux le cerner. Il se fait appeler Carcajada. Carcajada le Chamane.
À ce nom je blêmis. Mes tremblements reprirent. J’avais frôlé celui que je dois assimiler maintenant à mon ennemi. Mais cela, ils ne le savent pas encore.
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Message par Shadow27 Lun 31 Aoû - 19:56

Pour ton prochain défi, choisis une lettre au hasard dans l'alphabet, après tu verras..je te dirai ce que tu devras faire.
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Message par Shadow27 Mer 2 Sep - 16:15

Alors voilà le défi... Je prends un dictionnaire et je choisis 5 mots au hasard que tu devras intégrer dans la suite de ton histoire...

SCOURED (désolé j'ai vraiment pris au hasard... le scoured est la laine lavée directement sur le dos du mouton... j'ai aussi appris quelque chose !)
STREPTODIPHTERIE (je t'assure que je ne fais pas exprès, c'est au hasard ! C'est une forme de diphtérie)
STRIX (incroyable je ne te tombe que sur des mots bizarres ! C'est un rapace nocturne, je ne connaissais pas)
SENTEUR (ah facile)
SAUVAGE (ça va pour le dernier mot)

Défi accepté ?
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Message par Jazz Mer 2 Sep - 16:45

J'ai hâte de voir ça... Moi aussi j'en ai appris des choses avec ces mots.. on en apprend sur ce forum ! Je me coucherai donc moins bête Very Happy
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Message par EthelXIX Mer 2 Sep - 19:43

T'es sérieux ?!? C'est quoi c'est mots d'outre-tombe ! (Tu vas passer à la casserole comme Carca et son défi de San Ignacio Mini !) Pourquoi m'avoir demandé une lettre pour arriver à S ! Et tu l'a trouvé où ton dico ! Je suis sûre que tu as inventé les 3 premiers ! Ta chouette tu veux que je la fasse amante du phoenix !?! Imagine les petits ! (Au passage le défi est posé. Personne ne peut rien rajouter surtout avec un défi comme ça ! Mais le challenge est accepté t'inquiète lol Je laisse juste ma folle rage naturel crier au scandale mais je me marre en riant à moitié jaune. Mais j'espère que comme toujours je m'en sortirais ^^)
Bref j'en était où moi.... Ah oui ta chouette ! Je ne sais pas quel sort je lui réserve... Plein d'idée s'offrent à moi mouhahahahaha ! Le méchant moi fait surface ! (Je met pratiquement que des points d'exclamation ! lol! )
Ensuit scoured... vu le nombre de prédateurs ton mouton va certainement être tondu mais surtout va finir à la casserole ! J'en salive d'avance ! J'adore le mouton !!!
Les deux derniers ok.
Mais strepto-diphtérie mec ! Même mon correcteur orthographique connait pas lol ^^
Alors quel est cette étrange maladie déjà les bacille n'ont été découvert qu'en 1883 alors que mon histoire se passe se passe en 1857 donc historiquement je peux pas vraiment. Il y a une description datant de 1826 mais la bactérie est découverte qu'en 1883. En plus je ne comprends absolument pas la maladie. C'est pas un manque de volonté mais là c'est coton. J'ai beau lire les définition de la diphtérie seule mais je comprend déjà pas. En plus avec strepto devant c'est chaud banane. Bref je te laisse voir ^^ Bien à toi et au-cas où certains l'auraient oublié je menace toujours amicalement avec la mort par zoubida ^^
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Message par EthelXIX Mer 2 Sep - 19:47

Et en plus Strix c'est vague parce que c'est une branche d'une espèce des chouettes mais j'en fais mon affaire (tu vas voir que la chouette va bouffer le mouton)
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