"Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
+5
Luna-Pearl
Babou
Aurore Aylin romance
Pascale la cigale
Berangere
9 participants
Page 6 sur 7
Page 6 sur 7 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
Je le trouve "trognon", !
Babou- Messages : 1095
Points : 1067
Date d'inscription : 02/06/2014
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
Suite de mon texte de la semaine dernière...
Un frôlement dans la nuit.
Il attend toujours que la nuit soit bien avancée avant de venir, afin d’être sûr que tous sont endormis. Les chiens le connaissent et n’aboient pas lorsqu’il se glisse dans le jardin, ombre furtive et silencieuse, et gagne la maison. Entrer ensuite dans la chambre n’est pas difficile ; il lui suffit d’escalader l’arbre qui donne sur le balcon et d’ouvrir la croisée, si facile à forcer que c’en est risible. Il sait qu’il risque au mieux le fouet, au pire la mort en agissant ainsi, mais il ne peut pas s’en empêcher. Depuis qu’il a tout perdu, il ne lui reste que ces visites nocturnes pour ne pas sombrer.
Six mois plus tôt, il était encore un riche héritier, arrogant, méprisant, qui passait beaucoup de temps à jouer avec ses amis. Aux courses, aux cartes… Peu importait pourvu que la fête fût au rendez-vous. Et puis il y avait eu la dette de trop, la bagarre de trop, et son père avait refusé de payer. Il s’était retrouvé en prison, vendu au plus offrant pour éponger ses dettes.
La chute avait été rude.
Il avait été forcé d’apprendre l’obéissance, l’humilité, forcé de travailler pour racheter sa liberté. Il avait plié non sans protestations, et aujourd’hui encore il lui arrivait de se rebeller. D’ailleurs, le jour où il l’avait vue pour la première fois, il était en train de prendre une correction pour un énième refus d’obéissance. Et soudain, au lieu du claquement du fouet, il avait senti le doux frôlement de la soie sur son dos tandis qu’elle s’interposait entre le contremaître et lui et signifiait à l’homme d’une voix sèche qu’elle ne tolérait pas ce genre de pratiques. Surpris, il avait levé la tête vers elle, et le temps s’était figé.
Car il la connaissait, celle qui s’était agenouillée à ses côtés et essuyait le sang qui coulait de ses blessures, d’une main douce et légère, sans se préoccuper de sa robe à présent irrémédiablement tachée de rouge. Il la connaissait de sa vie d’avant, sa vie où il était libre et où c’était lui qui commandait. Il la connaissait, et à l’éclat dans ses yeux, il savait qu’elle l’avait reconnu. Et elle qui aurait pu profiter la situation, lui faire payer sa morgue et son dédain passé, s’était dressée devant lui pour le protéger…
Ils n’avaient pas échangé un mot ce jour-là, ni les suivants, d’ailleurs. Elle était la fille de la maison, et lui… Lui n’était plus rien. Mais il avait souvent senti son regard songeur sur elle, tandis que lui ne perdait pas une occasion de l’observer, et une nuit, il avait cédé à l’envie lancinante qu’il avait de la toucher. Alors il avait escaladé l’arbre, était entré, et l’avait découverte, endormie, ses longs cheveux auburn répandus sur son oreiller, et ses paupières aux longs cils recourbés fermées sur ses yeux verts. Retenant sa respiration, il s’était agenouillé à côté du lit et avait effleuré doucement son bras nu à la chair si douce de ses doigts que le travail avait rendu calleux. Il s’était enfui lorsqu’elle avait bougé, mais il était revenu, nuit après nuit, s’enhardissant en constatant qu’elle ne semblait pas avoir conscience de ses caresses.
Et cette nuit encore il est là, impatient de sentir sa peau soyeuse sous sa main, avide de respirer son parfum de violette. Oserait-il ce soir laisser errer ses lèvres sur ses douces courbes comme il en rêvait depuis plusieurs jours à présent… ? Être près d’elle était un baume dans sa vie brisée, un rappel de ce qu’il avait été, de ce qu’il avait connu, mais surtout, un merveilleux moment de paix, où il se prenait à rêver à un avenir avec elle. Alors comme les autres nuits, il s’agenouille précautionneusement auprès de son lit, lève la main pour la toucher, mais elle se retourne brusquement, emprisonne son poignet entre ses doigts et ses yeux clairs se plantent dans son regard sombre.
« Toi ?! s’exclame-t-elle dans un souffle incrédule. »
(à suivre si vous avez envie d'une suite…)
Un frôlement dans la nuit.
Il attend toujours que la nuit soit bien avancée avant de venir, afin d’être sûr que tous sont endormis. Les chiens le connaissent et n’aboient pas lorsqu’il se glisse dans le jardin, ombre furtive et silencieuse, et gagne la maison. Entrer ensuite dans la chambre n’est pas difficile ; il lui suffit d’escalader l’arbre qui donne sur le balcon et d’ouvrir la croisée, si facile à forcer que c’en est risible. Il sait qu’il risque au mieux le fouet, au pire la mort en agissant ainsi, mais il ne peut pas s’en empêcher. Depuis qu’il a tout perdu, il ne lui reste que ces visites nocturnes pour ne pas sombrer.
Six mois plus tôt, il était encore un riche héritier, arrogant, méprisant, qui passait beaucoup de temps à jouer avec ses amis. Aux courses, aux cartes… Peu importait pourvu que la fête fût au rendez-vous. Et puis il y avait eu la dette de trop, la bagarre de trop, et son père avait refusé de payer. Il s’était retrouvé en prison, vendu au plus offrant pour éponger ses dettes.
La chute avait été rude.
Il avait été forcé d’apprendre l’obéissance, l’humilité, forcé de travailler pour racheter sa liberté. Il avait plié non sans protestations, et aujourd’hui encore il lui arrivait de se rebeller. D’ailleurs, le jour où il l’avait vue pour la première fois, il était en train de prendre une correction pour un énième refus d’obéissance. Et soudain, au lieu du claquement du fouet, il avait senti le doux frôlement de la soie sur son dos tandis qu’elle s’interposait entre le contremaître et lui et signifiait à l’homme d’une voix sèche qu’elle ne tolérait pas ce genre de pratiques. Surpris, il avait levé la tête vers elle, et le temps s’était figé.
Car il la connaissait, celle qui s’était agenouillée à ses côtés et essuyait le sang qui coulait de ses blessures, d’une main douce et légère, sans se préoccuper de sa robe à présent irrémédiablement tachée de rouge. Il la connaissait de sa vie d’avant, sa vie où il était libre et où c’était lui qui commandait. Il la connaissait, et à l’éclat dans ses yeux, il savait qu’elle l’avait reconnu. Et elle qui aurait pu profiter la situation, lui faire payer sa morgue et son dédain passé, s’était dressée devant lui pour le protéger…
Ils n’avaient pas échangé un mot ce jour-là, ni les suivants, d’ailleurs. Elle était la fille de la maison, et lui… Lui n’était plus rien. Mais il avait souvent senti son regard songeur sur elle, tandis que lui ne perdait pas une occasion de l’observer, et une nuit, il avait cédé à l’envie lancinante qu’il avait de la toucher. Alors il avait escaladé l’arbre, était entré, et l’avait découverte, endormie, ses longs cheveux auburn répandus sur son oreiller, et ses paupières aux longs cils recourbés fermées sur ses yeux verts. Retenant sa respiration, il s’était agenouillé à côté du lit et avait effleuré doucement son bras nu à la chair si douce de ses doigts que le travail avait rendu calleux. Il s’était enfui lorsqu’elle avait bougé, mais il était revenu, nuit après nuit, s’enhardissant en constatant qu’elle ne semblait pas avoir conscience de ses caresses.
Et cette nuit encore il est là, impatient de sentir sa peau soyeuse sous sa main, avide de respirer son parfum de violette. Oserait-il ce soir laisser errer ses lèvres sur ses douces courbes comme il en rêvait depuis plusieurs jours à présent… ? Être près d’elle était un baume dans sa vie brisée, un rappel de ce qu’il avait été, de ce qu’il avait connu, mais surtout, un merveilleux moment de paix, où il se prenait à rêver à un avenir avec elle. Alors comme les autres nuits, il s’agenouille précautionneusement auprès de son lit, lève la main pour la toucher, mais elle se retourne brusquement, emprisonne son poignet entre ses doigts et ses yeux clairs se plantent dans son regard sombre.
« Toi ?! s’exclame-t-elle dans un souffle incrédule. »
(à suivre si vous avez envie d'une suite…)
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
ah, écrit comme ça, je ne peux pas le louper !! Bon, j'ai encore une semaine pour l'écrire...
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
Bérangère, je suis en train d'écrire la fin de l'histoire...
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
moi aussi je lève les bras ! Hihi !
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
bon, j'espère qu'elle plaira ; mon 2ème texte n'a pas eu beaucoup d'échos ici (mais il en a eu ailleurs).
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
Si ! J'ai lu ton texte, Ysaline et j'ai beaucoup aimé , Merci ♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡
Babou- Messages : 1095
Points : 1067
Date d'inscription : 02/06/2014
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
j'espère que la conclusion te plaira aussi, Babou . Je suis en train d'essayer de créer une jolie illustration, mais ma connexion internet n'y met pas du sien ce soir....
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
Prends ton temps, petite Ysaline
Babou- Messages : 1095
Points : 1067
Date d'inscription : 02/06/2014
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
oui, surtout que je viens de réaliser que je dois corriger TOUT mon 3ème texte... J'avais oublié que j'avais écris les deux autres au présent ; je n'écris jamais au présent sauf parfois dans des défis littéraires, et au début, je ne pensais pas faire une mini-histoire !! Bon, ben, quand faut y aller...
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
Eh ben , oui, quand faut y aller, faut y aller !☺☺
Mais il faut donner du temps au temps !...
Mais il faut donner du temps au temps !...
Babou- Messages : 1095
Points : 1067
Date d'inscription : 02/06/2014
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
lol oui aussi !!
Vous aurez la fin de l'histoire mercredi
Vous aurez la fin de l'histoire mercredi
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
Merci et bonne soirée bien entamée déjà. On peut dire Bonne nuit !
Babou- Messages : 1095
Points : 1067
Date d'inscription : 02/06/2014
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
Voici la dernière partie de mon texte. Le nom du héros a été tiré au sort parmi vos propositions, le nom de l'héroïne m'a été donné par une aminaute.
Si vous avez quelques instants à perdre, j'aimerais vraiment avoir votre avis sur l'histoire, car j'envisage d'en faire un vrai roman . Merci d'avance.
Un frôlement dans la nuit.
Tristan se rejette en arrière, mais Izabeau ne lâche pas sa prise sur son poignet.
« Alors c’était toi qui venais depuis toutes ces nuits? chuchote-t-elle en le fixant de ses grands yeux d’émeraude.
-Je t’en prie, ne crie pas, répond-il sur le même ton, je ne veux pas te faire de mal, je te le jure… Ne dis rien, s’il te plaît… Je te promets que je ne reviendrai plus. »
Abasourdi, Izabeau garde un instant le silence. Elle sait Tristan fier, elle sait qu’il ne supplie jamais, mais la lueur de la lune qui caresse ses épaules lui montre les traces de coups récentes, les plaies à vif qui saignent encore par endroits. Elle se redresse un peu plus et sa main libre frôle le dos meurtri :
« Alors il a recommencé…
-Il en a le droit. Je suis… un esclave, Izabeau.
-Peu importe. Toute punition physique doit recevoir l’approbation de mon père, et il faut vraiment que la faute soit très grave pour qu’il autorise le fouet.
-Qui te dit qu’il ne l’a pas autorisé ?
-Parce que je le saurais. La plantation me reviendra, ne l’oublie pas. Je suis associée à toutes les décisions depuis que je suis revenue. »
À la surprise de jeune homme, elle le lâche pour effleurer doucement sa joue :
« Mon pauvre Tristan, dans quelle situation tu t’es mis…
-Tu… tu me plains ?
-Pourquoi ne le ferais-je pas ?
-Nous n’étions pas amis… avant.
-Je sais. Mais je sais aussi que celui qui s’est glissé dans ma chambre ce soir n’a plus grand-chose à voir avec l’héritier arrogant qui passait ses nuits à jouer et à courir les filles… »
Elle prend sa main, la retourne et passe ses doigts fins sur la paume devenue calleuse au fil des mois :
« Je me trompe ?
-Non, fait Tristan en refermant ses doigts sur ceux de la jeune femme, et crois-moi, je regrette bien qu’il ait existé un jour. »
Elle devine ce que cet aveu lui a coûté, et le prend comme un cadeau qu’il lui offre, lui qui n’a plus rien d’autre que sa fierté. Elle lui abandonne sa main tout en le questionnant :
« Pourquoi prendre le risque de venir dans la chambre ? »
Tristan hésite. Que peut-il dire sans passer pour un profiteur ? Il n’a jamais rien attendu d’Izabeau, il a juste voulu retrouver un instant sa vie passée, juste voulu imaginer qu’elle serait sa cavalière au prochain bal, juste voulu croire qu’il serait celui qui la mènerait à l’autel… Car au fil du temps, lui le séducteur invétéré est tombé amoureux de celle qu’il avait autrefois méprisée, mais comment à présent le lui dire alors qu’elle est la fille du maître et lui l’esclave ? Il craint tellement que son passé ne vienne frapper à la porte pour dénaturer ses sentiments aux yeux des autres…
« Si je te disais que je voulais seulement faire comme si rien ne m’était arrivé, et que j’étais encore un riche héritier amoureux venu voir sa fiancée ?
-Dans sa chambre au milieu de la nuit ?
-Je n’ai pas dit que j’étais un héritier au comportement convenable. »
Le cœur du jeune homme bat très vite. Il risque gros, très gros, car à tout moment, Izabeau peut décider de le remettre à la place qui est désormais la sienne. Il est stupéfait lorsqu’elle se penche et que ses longs cheveux effleurent son torse nu :
« Tu as de la chance, je ne suis pas du tout une fiancée convenable… »
C’est elle qui pose ses lèvres sur les siennes, elle qui l’entraîne sur son lit, et lorsqu’elle met doucement ses mains sur son dos meurtri, il comprend qu’il est perdu. Il découvre son corps avec tendresse, l’effleure avec révérence de ses mains et de sa langue, frémit lorsqu’elle l’imite, croit rêver lorsqu’elle l’embrasse et croit mourir lorsque le plaisir les emporte.
« Quelle chance ai-je que tu me crois si je te dis que je t’aime ? murmure-t-il lorsqu’ils se séparèrent.
-Pourquoi ne te croirais-je pas ?
-Parce que je suis un esclave. Qui pourrait croire que je ne dis pas ça dans le seul but de me faire bien voir ? »
À sa grande surprise, elle se met à rire :
« Tu es bien trop orgueilleux pour t’abaisser à ce genre de jeu, Tristan. Et tu ne seras pas esclave toute ta vie. »
Elle caresse à nouveau sa joue, une lueur tendre au fond des yeux :
« Je t’attendrai, Tristan. Et je ferai en sorte que plus jamais le contremaître ne s’en prenne à toi. »
Tristan se lève pour tisonner le feu. Au passage, il effleure d’un baiser les cheveux d’Izabeau, qui joue avec une portée de chatons sous le sapin de Noël. Vingt ans se sont écoulés depuis cette nuit. Izabeau a tenu sa promesse et a attendu qu’il rachète sa liberté. Il a tenu à obtenir le pardon de son père avant de l’épouser. Leur mariage a bien sûr fait jaser, mais ni l’un ni l’autre ne s’en est préoccupé, et avec le temps, les commérages se sont tus, et les attaques contre Tristan ont cessé. À présent tous ont oublié ses années de servitude.
Tous sauf lui, qui garde dans son dos des traces indélébiles de ce passé, et qui, en souvenir de leur rencontre, escalade encore parfois le mur de leur maison pour entrer dans leur chambre par la fenêtre et réveiller celle qu’il aime par-dessus tout d’un tendre frôlement sur sa peau nue…
Si vous avez quelques instants à perdre, j'aimerais vraiment avoir votre avis sur l'histoire, car j'envisage d'en faire un vrai roman . Merci d'avance.
Un frôlement dans la nuit.
Tristan se rejette en arrière, mais Izabeau ne lâche pas sa prise sur son poignet.
« Alors c’était toi qui venais depuis toutes ces nuits? chuchote-t-elle en le fixant de ses grands yeux d’émeraude.
-Je t’en prie, ne crie pas, répond-il sur le même ton, je ne veux pas te faire de mal, je te le jure… Ne dis rien, s’il te plaît… Je te promets que je ne reviendrai plus. »
Abasourdi, Izabeau garde un instant le silence. Elle sait Tristan fier, elle sait qu’il ne supplie jamais, mais la lueur de la lune qui caresse ses épaules lui montre les traces de coups récentes, les plaies à vif qui saignent encore par endroits. Elle se redresse un peu plus et sa main libre frôle le dos meurtri :
« Alors il a recommencé…
-Il en a le droit. Je suis… un esclave, Izabeau.
-Peu importe. Toute punition physique doit recevoir l’approbation de mon père, et il faut vraiment que la faute soit très grave pour qu’il autorise le fouet.
-Qui te dit qu’il ne l’a pas autorisé ?
-Parce que je le saurais. La plantation me reviendra, ne l’oublie pas. Je suis associée à toutes les décisions depuis que je suis revenue. »
À la surprise de jeune homme, elle le lâche pour effleurer doucement sa joue :
« Mon pauvre Tristan, dans quelle situation tu t’es mis…
-Tu… tu me plains ?
-Pourquoi ne le ferais-je pas ?
-Nous n’étions pas amis… avant.
-Je sais. Mais je sais aussi que celui qui s’est glissé dans ma chambre ce soir n’a plus grand-chose à voir avec l’héritier arrogant qui passait ses nuits à jouer et à courir les filles… »
Elle prend sa main, la retourne et passe ses doigts fins sur la paume devenue calleuse au fil des mois :
« Je me trompe ?
-Non, fait Tristan en refermant ses doigts sur ceux de la jeune femme, et crois-moi, je regrette bien qu’il ait existé un jour. »
Elle devine ce que cet aveu lui a coûté, et le prend comme un cadeau qu’il lui offre, lui qui n’a plus rien d’autre que sa fierté. Elle lui abandonne sa main tout en le questionnant :
« Pourquoi prendre le risque de venir dans la chambre ? »
Tristan hésite. Que peut-il dire sans passer pour un profiteur ? Il n’a jamais rien attendu d’Izabeau, il a juste voulu retrouver un instant sa vie passée, juste voulu imaginer qu’elle serait sa cavalière au prochain bal, juste voulu croire qu’il serait celui qui la mènerait à l’autel… Car au fil du temps, lui le séducteur invétéré est tombé amoureux de celle qu’il avait autrefois méprisée, mais comment à présent le lui dire alors qu’elle est la fille du maître et lui l’esclave ? Il craint tellement que son passé ne vienne frapper à la porte pour dénaturer ses sentiments aux yeux des autres…
« Si je te disais que je voulais seulement faire comme si rien ne m’était arrivé, et que j’étais encore un riche héritier amoureux venu voir sa fiancée ?
-Dans sa chambre au milieu de la nuit ?
-Je n’ai pas dit que j’étais un héritier au comportement convenable. »
Le cœur du jeune homme bat très vite. Il risque gros, très gros, car à tout moment, Izabeau peut décider de le remettre à la place qui est désormais la sienne. Il est stupéfait lorsqu’elle se penche et que ses longs cheveux effleurent son torse nu :
« Tu as de la chance, je ne suis pas du tout une fiancée convenable… »
C’est elle qui pose ses lèvres sur les siennes, elle qui l’entraîne sur son lit, et lorsqu’elle met doucement ses mains sur son dos meurtri, il comprend qu’il est perdu. Il découvre son corps avec tendresse, l’effleure avec révérence de ses mains et de sa langue, frémit lorsqu’elle l’imite, croit rêver lorsqu’elle l’embrasse et croit mourir lorsque le plaisir les emporte.
« Quelle chance ai-je que tu me crois si je te dis que je t’aime ? murmure-t-il lorsqu’ils se séparèrent.
-Pourquoi ne te croirais-je pas ?
-Parce que je suis un esclave. Qui pourrait croire que je ne dis pas ça dans le seul but de me faire bien voir ? »
À sa grande surprise, elle se met à rire :
« Tu es bien trop orgueilleux pour t’abaisser à ce genre de jeu, Tristan. Et tu ne seras pas esclave toute ta vie. »
Elle caresse à nouveau sa joue, une lueur tendre au fond des yeux :
« Je t’attendrai, Tristan. Et je ferai en sorte que plus jamais le contremaître ne s’en prenne à toi. »
Tristan se lève pour tisonner le feu. Au passage, il effleure d’un baiser les cheveux d’Izabeau, qui joue avec une portée de chatons sous le sapin de Noël. Vingt ans se sont écoulés depuis cette nuit. Izabeau a tenu sa promesse et a attendu qu’il rachète sa liberté. Il a tenu à obtenir le pardon de son père avant de l’épouser. Leur mariage a bien sûr fait jaser, mais ni l’un ni l’autre ne s’en est préoccupé, et avec le temps, les commérages se sont tus, et les attaques contre Tristan ont cessé. À présent tous ont oublié ses années de servitude.
Tous sauf lui, qui garde dans son dos des traces indélébiles de ce passé, et qui, en souvenir de leur rencontre, escalade encore parfois le mur de leur maison pour entrer dans leur chambre par la fenêtre et réveiller celle qu’il aime par-dessus tout d’un tendre frôlement sur sa peau nue…
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
RE "Frôlement": Image inspiratrice du 15 novembre au 05 décembre 2014:
DE: Charlott: mer 03 déc 2014: 17h30:
Ysaline Fearfaol:
je viens de finir de lire la fin de ton texte, il est beau; Tristan et Isabeau sont de beaux prénoms:
Isabeau c'est un beau prénom; il y a 20 ans j'ai fais une école de chant sur MARSEILLE "L'Atelier Mélodie" depuis quelques années maintenant il s'appelle l'Espace Mélodie":c'est Alice Dona et mon ancienne prof de chants Dany Giordano qui étaient "Au petit conservatoire de Mireille":
Elles ont l'idées de monter cette école:
Et bien j'avais un copain qui s'appelle Jean-Vincent que j'vais connue à cette école; et bien il composait des chansons:
il était Auteur; compositeur et interprète de ses propres chansons dont une qui s'intitulée Isabeau:
Remarque toutes ses chansons sont magnifiques, en plus il m'avait fait une cassette audio de ses chansons, je l'ai toujours:
maintenant il doit avoir 45,46 ans:
mais c'était un super copain j'ai gardé d'excellents souvenirs de cette école:
DE: Charlott: mer 03 déc 2014: 17h30:
Ysaline Fearfaol:
je viens de finir de lire la fin de ton texte, il est beau; Tristan et Isabeau sont de beaux prénoms:
Isabeau c'est un beau prénom; il y a 20 ans j'ai fais une école de chant sur MARSEILLE "L'Atelier Mélodie" depuis quelques années maintenant il s'appelle l'Espace Mélodie":c'est Alice Dona et mon ancienne prof de chants Dany Giordano qui étaient "Au petit conservatoire de Mireille":
Elles ont l'idées de monter cette école:
Et bien j'avais un copain qui s'appelle Jean-Vincent que j'vais connue à cette école; et bien il composait des chansons:
il était Auteur; compositeur et interprète de ses propres chansons dont une qui s'intitulée Isabeau:
Remarque toutes ses chansons sont magnifiques, en plus il m'avait fait une cassette audio de ses chansons, je l'ai toujours:
maintenant il doit avoir 45,46 ans:
mais c'était un super copain j'ai gardé d'excellents souvenirs de cette école:
Charlott- Messages : 437
Points : 419
Date d'inscription : 15/06/2014
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
RE: "Frôlement" Image inspiratrice du 15 novembre au 05 décembre 2014:
DE: Charlott: mer 03 déc 2014: 17h50:
La photo à la fin du texte est sublime; très sensuelle:
DE: Charlott: mer 03 déc 2014: 17h50:
La photo à la fin du texte est sublime; très sensuelle:
Charlott- Messages : 437
Points : 419
Date d'inscription : 15/06/2014
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
Merci à toi Charlott d'avoir pris le temps de me donner ton ressenti. J'aime beaucoup les prénoms anciens, et je suis contente si en plus le prénom de mon héroïne t'a rappelé de bons souvenirs.
Tu es la 3ème à me dire que tu aimes ; si j'arrive à séduire encore quelques personnes, je peaufine mon synopsis !! Pour la photo, j'avoue avoir eu un peu de mal à cacher le jean, qui ne faisait pas très couleur locale... En tout cas, je suis contente qu'elle te plaise
Tu es la 3ème à me dire que tu aimes ; si j'arrive à séduire encore quelques personnes, je peaufine mon synopsis !! Pour la photo, j'avoue avoir eu un peu de mal à cacher le jean, qui ne faisait pas très couleur locale... En tout cas, je suis contente qu'elle te plaise
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
Moi aussi, je viens de lire la dernière partie de ton texte, Ysaline.
Qu'elle est belle cette histoire !
La fille du maitre et lui l'esclave...
Tu n'as pas oublié les petits chatons sous le sapin de Noël !
Merci Ysaline ! : ce doux prénom te va si bien. ♡♡♡♡♡♡♡
Moi aussi, lorsque nous étions auparavant dans la région parisienne, nous avions des petits voisins dont le petit garçon se prénomme Tristan. Un petit garçon très attachant qui aimait venir à la maison. Nous sommes restés en contact avec eux et sa maman m'envoie souvent des photos
Qu'elle est belle cette histoire !
La fille du maitre et lui l'esclave...
Tu n'as pas oublié les petits chatons sous le sapin de Noël !
Merci Ysaline ! : ce doux prénom te va si bien. ♡♡♡♡♡♡♡
Moi aussi, lorsque nous étions auparavant dans la région parisienne, nous avions des petits voisins dont le petit garçon se prénomme Tristan. Un petit garçon très attachant qui aimait venir à la maison. Nous sommes restés en contact avec eux et sa maman m'envoie souvent des photos
Babou- Messages : 1095
Points : 1067
Date d'inscription : 02/06/2014
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
Merci Babou . Je songe de plus en plus à en faire un vrai roman... J'aime beaucoup ce genre d'histoires, en fait. Sauf que, comme je n'ai pas trop le temps de faire de vraies recherches historiques et que j'ai très peur de me faire reprocher une bourde historique, je vais l'écrire dans un univers imaginaire.
Tristan, c'est aussi le prénom d'un copain de lycée . C'est amusant que mon texte ramène autant de souvenirs en surface !!
Tristan, c'est aussi le prénom d'un copain de lycée . C'est amusant que mon texte ramène autant de souvenirs en surface !!
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
Tu vois, l'Antre des mots crée des amitiés et nous rappelle des souvenirs...
On dit que le temps change les choses mais en fait le temps ne fait que passer et c'est nous qui devons changer les choses
On dit que le temps change les choses mais en fait le temps ne fait que passer et c'est nous qui devons changer les choses
Babou- Messages : 1095
Points : 1067
Date d'inscription : 02/06/2014
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
Très jolie phrase, Babou, j'aime beaucoup.
Une chose est sûre, c'est que je suis ravie d'être venue sur ce forum!
Une chose est sûre, c'est que je suis ravie d'être venue sur ce forum!
Re: "Frôlement": image inspiratrice du 15 novembre au 5 décembre
Les mots de l'Antre des mots pansent et apaisent nos maux !
Babou- Messages : 1095
Points : 1067
Date d'inscription : 02/06/2014
Page 6 sur 7 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Page 6 sur 7
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|