Gih écrit son histoire à épisodes !

Merci Berangere pour le défi! J'ai choisi donc le XVIIIème siècle pour l'époque, et prison pour le lieu. Après ces quelques phrases je ne savais plus dans quelle direction aller, donc je laisse ce début en attendant vos DÉFIS!!!




Les chiens…les chiens…les chiens qui gueulent et me mordent assoiffés de viande, de chair humaine, de morceaux de moi. Leur pelage noir d’encre est imprégné de mon sang et de pétales de ma peau qui fanent sur leurs corps vigoureux. Leurs crocs sont sur moi et me déchirent. Un craquement sinistre et un os est brisé, puis un autre et un autre… Ils grognent de satisfaction et je cri. Je hurle plus fort, mes poumons en désaccord, ma gorge meurtrie. Personne n’écoute. Personne n’écoute et je me balance, balance, en avant et en arrière, assise par terre, mes bras encerclant mes jambes, ma tête posée sur mes genoux pliés.
Je vois de l’eau qui serpente les dalles. Je dois pleurer. Mais l’odeur intense et la couleur me disent que ce liquide ne provient pas de mes yeux.
Un bruit de métal et ma geôle est ouverte. Je suis debout. Je regarde ce lion immense avancer jusqu’à moi. Je recule d’un pas puis d’un deuxième, d’un troisième…mon dos heurte le mur de ma prison. Le félin m’attaque d’un coup de patte au creux de mon ventre. Je m’écroule. Mes cheveux sont imbibés dans ma propre urine alors que ma bouche est ouverte quémandant de l’air. Le lion rugit la gueule grande ouverte, sa bave presque coulant sur moi. Il me dit de ne plus jamais crier. Folle que je suis. Imbécile. Il se retourne pour sortir et refermer les barreaux derrière lui. Je ferme les yeux, mes bras enroulés autour de moi. Je ne gémis pas, grande fille que je suis.


-Gih

J'avais lu hier soir. J'ai adoré. Puis j'arrête pas de cogiter.
Je n'aime pas imposer des phrases du coup je te donne des mots :
tortionnaire, fouet, lacérer

Je sais pas si ça te fera avancer. Si quelqu'un veut combiner pour compléter ^^

C'est parfait Ethel, je te remercie pour le défi et je me mets au travail tout de suite!

De rien tant mieux si ça te va ^^ fais gaffe y en a qui sont méchant ^^ ;p

Alors voilà la suite  Je vais encore un peu à l'aveuglette mais vos défis m'aident a construire l'histoire, donc n'hésitez pas!!

-Les mots à introduire: tortionnaire, fouet, lacérer


Je ne sais pas quel âge j’ai. Je ne sais pas quel âge il faut avoir à mon âge. Je sais simplement que j’ai un âge, puisque j’existe. Puisque je suis là depuis des âges. Je crois me rappeler la couleur verte de l’herbe, ou la rougeur d’un feu qui crépite doucement une soirée froide d’hiver. Ou alors je le tien de la bouche de quelqu’un. D'une de ces petites souris qui viennent parfois me saluer et se cacher sous ma tunique en toile pour me chatouiller de leurs museaux froids. Mais je me rappelle d’une chanson, peut-être me l’ont-elles chantée, à propos d’un petit lapin qui voulait toujours manger. Je la fredonne lorsqu’ils viennent me chercher. Leur poigne de fer  ne me blesse plus après tant d’années, mes pieds qui amorphes lèchent la pierre rugueuse ne se écorchent plus, ne saignent plus.  Lorsqu’ils emprisonnent mes mains aux chaines qui suspendent du plafond, mes pieds frôlant à peine le sol, je ne me plaints pas, je ne me bats pas, mais je fredonne tout bas, si bas, la chanson du lapin.
Un petit lapin blanc qui sautait au loin…
Le tortionnaire fait son entrée.
Tenait fermement une carotte dans ses mains…
Il me gifle pour attirer mon attention.
Il la grignotait doucement mais pourtant avait toujours faim…
Il prend un couteau sur la table dressée d’armes diverses, très aiguisées.
Il aperçut alors une tanière de petits louveteaux…
…et en artiste chevronné, fais des peintures ocres sur ma peau.
Et se demanda s’ils ne seraient pas mieux que les végétaux…
Mon sang coule, tiède.
Alors il s’approcha et en mordit un…
Il remplace le couteau par un fouet qu’il fait claquer contre ma peau
Mais la…la…mère louve sentit son parfum…
Mon souffle est coupé, mes côtes lacérées.
Et d’une... d’une grande bouchée…mangea le lapin…
Avec une paire de ciseaux que je sais ne pas être tranchante, il tire ma langue.
C’était…c’était…c’était un petit lapin blanc qui sautait au loin…
Je n’avale plus ma salive, j’ai extrêmement envie de vomir. Il le sait.
Le petit lapin...n’aura plus jamais faim.
Il éclate d’un rire acerbe.

Une heure plus tard je suis jetée dans ma cellule comme un seau d’eau sale sur les rues de la ville. Je tremble comme l’eau au vent. Je tremble, je tremble et me balance en fredonnant…un petit lapin blanc qui sautait au loin…


-Gih

Génial Gih !

Un petit défi : celui d introduire un deuxième personnage prisonnier lui aussi qui va partager tes souffrances, homme femme enfant, tu as le choix ....

Merci beaucoup Pascale, j'ai déjà une petite idée Je me lance!

J'ai des frissons... lé vraiment tordu ton tortionnaire. Ça fait froid dans le dos. J'aime ^^

-Voilà donc la suite où j'ai introduit un nouveau personnage.  

L'aube pointe l'extrémité de ses chaussures mauves à l'entrée de la fissure minuscule du mur. Les petites souris apparaissent alors pour me saluer d'un bonjour. Je prends une par la queue et renifle son ventre chaud, puis la suspend au-dessus de ma bouche ouverte. Je fais jouer mes mâchoires et mes dents, comme si je prenais de grandes bouchées de sa viande tendre et succulente. Je la vois remuer et pousser des petits gémissements aigus. J'éclate d'un rire tortueux lorsqu'elle griffe mon poignet. Je la remet par terre pour la voir détaller à grande vitesse avec les deux autres. Je ris encore, et mon rire résonne contre les murs et fend le silence en deux. Cette brèche me permet de respirer un tout petit peu.
Je lèche le sang qui coule de mon poignet quand soudain j'entend la clé s'introduire dans la serrure de la porte de ma cellule. Tout mon corps se crispe. Jamais, jamais...jamais deux fois la même semaine. Ils me laissent toujours le temps de récupérer, de gagner des forces pour qu'ils puissent mieux me les enlever. La porte s'ouvre et je recule jusqu'à heurter de mon dos meurtri la parois opposée . J'éclate d'un nouveau rire lorsque le gorille qui garde ma cellule tourne la tête de tous les côtés pour chercher la source de mon amusement. Lorsque son regard haineux se pose sur moi, et son expression me traite de folle, folle, stupide femme, malade mentale, sale vermine... je m'esclaffe une deuxième fois. Je reçois une gifle monumentale. En crachant mon sang par terre, mes dents qui doivent être peintes en rouge, lui adressent mon plus beau et plus fière sourire. Sourire qui s'évanouit lorsque je découvre ce qui est dissimulé par son dos large. Devant mon air ébahi, c'est à lui de se moquer.
Une...fille. Une fillette, se trouve cachée dans son ombre, statue figée, glacée, qui pleure en silence. Le gorille se tourne à demi, la prend par l'épaule et la repousse avec violence. Elle heurte le sol en sanglotant doucement. Puis il se retourne et part, me laissant seule avec elle...avec cet être, cette chose... cette chose magnifique.


-Gih

EthelXIX a écrit:J'ai des frissons... lé vraiment tordu ton tortionnaire. Ça fait froid dans le dos. J'aime ^^

Merci beaucoup, cette scène existe grâce à toi!

Bravo ! Peux-tu introduire ce morceau de phrase maintenant ?

"... je lui pardonnais tout sauf cette faute qui me blessa au plus profond de mon être..."

Merci pour le défi Berangere! Je suis un peu en panne d'inspiration mais peut-être ta phrase m'aidera-t-elle.

Introduire: "... je lui pardonnais tout sauf cette faute qui me blessa au plus profond de mon être..."


Ils vont me tuer.
Après quelques heures dans un silence dérangeant, presque envoûtant, cette pensée me traverse l'esprit. Ils vont me tuer.
La fillette est là. Elle ne semble pas réelle. J'avance ma main et lui tire les cheveux. Elle gémis. Je lui touche la joue de mon index. Elle recule. Je recule aussi.
La fillette est là et me refuse ce que j'ai souvent demandé, si souvent nécessité. Son refus m'accable énormément. Pourtant je suis habituée au silence, il ne devrait pas m'incomber encore. Mais je découvre que le poids du silence ne se partage pas. Il est plus lourd à deux.

Je veux entendre sa voix, voir ses lèvres  se mouvoir pour former des mots, sa gorge composer des sons. Poser ma main sur sa poitrine et la sentir frémir de la musicalité des mots.
Elle ne parle toujours pas, et ils vont me tuer.
Je vais mourir sans avoir une conversation avec un être humain depuis plus de onze ans.
Peut-être est-elle muette? Ou elle a tout simplement peur. Peut-être elle...
-Pourquoi suis-je là?
Sa voix chevrotante est la chose la plus belle que j'aie entendu depuis fort longtemps. Je retiens mes larmes.
Elle me regarde avec insistance. Je remarque que je ne lui ai pas répondu. Je hausse les épaules.
-Pourquoi, toi, tu es là? sa voix est plus ferme à présent.
Bonne question. C'est LA question. Je n'en sais strictement rien.

Un jour ma mère me prit par la main, j'avais alors huit ans, et me dit que nous allions nous promener. Elle m'emmena aux abords de cette jolie forêt. Je souriait. C'est alors qu'un homme, un inconnu s'approcha de nous. Ma mère me présenta à lui. Il m'observa d'un oeil critique. Il était grand, chauve, avec une grande barbe. Il m'effrayait. Il avait hoché la tête et avait donné a ma mère une bourse. Au résonnement, je comprit qu'elle contenait de l'argent. Nous étions très pauvres à l'époque. Nous souffrions de la famine, de la misère. Père s'était blessé en travaillant dans les champs, alors depuis des mois que nous n'avions plus de revenu, que nous mangions à peine. J'étais la plus jeune des cinq enfants de ma mère, et j'étais une fille. J'ai été sacrifiée. Pour cet argent qui permettrait d'acheter du pain et du bois pour l'hiver qui approchait à grands pas.  C'était également une bouche de moins à nourrir. Je comprenait ma mère et ses raisons. Elle me poussa vers l'homme et partit sans un mot, sans un regard en arrière.

Après toutes ces années je lui ai pardonné. Je pense même que je ne l'ai jamais culpabilisée. Il y a juste une chose que même après tant d'années me fait encore souffrir. Son départ froid, distant. Nul mot réconfortant, nulle trace de larmes dans son regard, nulle hésitation. Nul au-revoir... Je lui ai pardonné tout sauf cette faute qui m'a blessée au plus profond de mon être.
C'est la mémoire la plus claire que j'aie.
-Je ne sais pas, je lui réponds alors, soufflant ces mots.
-Tu t'appelles comment? Moi c'est Claire.
Je regarde cette fille. Claire. Je regarde Claire avec confusion. En effet, comment m’appelle-je? Personne ne m'appelle par mon prénom ou par mon nom ici. Que par des adjectifs abjects.
-Je ne sais pas, lui dis-je à contrecœur.
-Comment est-ce que tu ne peux pas savoir ton prénom? elle parait sous le choque.
-Cela fait bien longtemps que je ne l'ai pas utilisé. Je l'ai oublié... mais...mais je crois qu'il commence par un J...
-Johanne? Joséphine? Josselyn?
-Non, ils ne sonnent pas juste.
-Juliette? Julie? Jacqueline?
Non, non, non. Je ne m’appelais pas comme ça. Comment j'ai pu oublier mon prénom? Comment? Ils m'ont tout volé, tout! Ma liberté, ma raison, ma force et même mon identité.
Je ne suis plus qu'une poupée désarticulée cherchant ses pièces manquantes. Et je compte bien trouver chaque pièce du puzzle que je suis devenue.
-Parmi tous les prénoms commencés par J, lequel préfères tu? je lui demande.
Elle réfléchis un instant, ses yeux brillants de malice, ses sourcils légèrement froncés.
-Je dirais, Jasmine...non, non Janna. Oui Janna! Comme ma meilleure amie!
Un sourire étincelant se dessine sur ses lèvres un bref instant.
-Soit. Dès ce jour, je serais Janna. Janna Claire...Free.
Janna Claire Free. Oui, ça sonne bien. Dommage qu'il ne serait utilisé que pour mon épitaphe. Car ils vont me tuer.


-Voilà, voilà ! Au prochain défi !!

Je te le donne volontiers : aveux et issue

J'adore j'adore je veux savoir hihihi

Merci mille fois Ethel, toujours là pour me lancer des défis !!!
- Aveux et Issue
Ce sont des mots à introduire je suppose?

oui ou des idées tu choisis ^^ mais plus des mots ^^ ça me fait plaisir ^^ prochain défi tu pourra peut-être m'en concocter un ^^ là je planche sur celui de Carca

Oui à quand la suite ?!

-Voilà la suite! Il va falloir vraiment que vous m'aidiez après cet épisode. Soyez fous! La suite dépend de vos défis    

Introduire: Aveux et Issue



Trois jours plus tard nous sommes réveillées tôt.

Je me suis habituée à cette nouvelle présence. En fin de comptes Claire s'est révélée bavarde, et au bout de quelques jours j'ai appris les noms de chaque membre de sa famille, de ses amis et même de ses domestiques. Parfois la nuit elle gémit dans les bras d'une Morphée peu avenante. Elle tremble de tous ses membres. Inconsciemment, dans la bulle de ses rêves, elle se frictionne les bras et pleure. Je me lève alors pour me coucher derrière elle, un bras passé sur son corps frêle pour la réconforter.
A la fin, c'est presque dommage qu'ils soient-là pour m'emmener et m'éliminer. Car maintenant que Claire est là, ils ne me jugent plus utile. Elle est ma remplaçante. Il ne leur reste plus que me faire disparaître. Ils vont me tuer,m' exterminer. Il n'y a plus d'issue possible pour moi.
Je me demande de quelle façon ingénieuse ils font s'y prendre.
La noyade? La pendaison? L'écartement? Peut-être me briseront-ils la nuque, mais ils se montreraient par là trop cléments. Ils me laisseront certainement vider de mon sang suite à des multiples entailles ou feront en sorte que je me tue moi-même. Ils sont habiles dans les jeux psychologiques.

J'inspire longuement en me levant. La résignation empreint mes poumons.
Je suis prête, me dis-je intérieurement. Et c'est un aveu sincère.
L'animal empâté qui garde ma porte fais un pas à l'intérieur de la pièce, mais à la place de marcher dans ma direction comme je l'attend, il se dresse devant Claire pour l'empoigner avec brusquerie.
En un éclair je me retrouve entre les deux.
-Non! dis-je en le repoussant de mes deux mains.
Claire dans mon dos, comprenant que quelque chose de terrible l'attend, sanglote.
-Je vais t'apprendre les bonnes manières idiote, dit-il avant de me gifler et de me mettre à terre par la seule force de sa main sur mon visage. Je me dis qu'être aimée de cet homme doit être destructeur.
L'animal se retourne de moi et cherche sa proie. Claire recule petit à petit.
Je lui attrape une jambe qui est à portée de main mais il ne se déséquilibre même pas, me donnant un coup de pied au visage en grognant.
Je me retrouve entendue sur le dos, le visage en sang. Je ne vois que le plafond et le millier d'étoiles qui s'illuminent à l'instant comme par un sortilège des plus puissants. Qu'elles sont étincelantes, qu'elles me fascinent! Si je lève la main je peux presque les toucher...du bout de mes doigts...comme ça...
Le tintement de la porte qui se ferme les fais s'écrouler sur moi.
Je ferme les yeux et leur poussière me balaie le visage. Le sort est rompu.
Je sais ce qu'ils vont faire à cette fille.

Quand elle rentre, je la reconnais à peine.
Elle porte la même tunique que moi. Ils lui ont rasé la tête. Plus de boucles blondes parfaites qui encadrent son visage angélique.
Ses ailes ont été brisées. L'innocence s'est envolée avec elles.
Au coin de son œil gauche, comme des larmes, deux coupures.
Mes doigts effleurent le reflet des siennes sur mon propre visage. Mes premières cicatrices.
Elle avance de deux pas avant de tomber à genoux.
Je veux la prendre dans mes bras pour la cajoler et lui chuchoter des mots apaisants...mais un homme rentre.
Il m'est étranger. Parmi tout le désordre qui règne ici bas, il se distingue. Sa place est ailleurs.  Ses habits crient fort qu'il est un gentilhomme, qu'il est de la bonne société sans en douter.
Sa culotte beige, sa chemise pure comme la neige et sa veste longue d'un bleu profond mettent en valeur sa physionomie élancée. Une canne couronne le tout.
Il me détaille de la tête aux pieds.
-Celle-ci conviendra parfaitement. Vous pouvez la préparer pour le voyage.
Il se retourne et sort. Ébahie par ce qu'il vient d'arriver, encore confuse et perdue dans ses paroles, je ne remarque le garde s'approcher que lorsqu'il me saisi pour me tirer hors de la cellule.
-Non, je chuchote encore perdue. Non! je dis plus fort en tentant vainement de me libérer de son emprise.
-Où m'emmenez vous? Qu'allez vous me faire?
Car ils n'ont visiblement pas l'intention de me tuer. Et cela me fait peur.
Je suis déjà sur l'embrasure de la porte, prête à recouvrer ma liberté. Mais à quel prix!
-Janna? la petite voix brisée qui m'appelle, qui me réclame.
-Claire...Claire je reviendrai!
Le géant me donne un coup entre mes côtes en me criant d'avancer.
-Sois forte Claire! lui dis-je alors que la peur suinte de ses yeux.
La porte se referme mais je lui promet encore.
-Je reviendrai pour toi!
Puis je me laisse guider par mon geôlier dans ce nouveau cauchemar.